Dans une longue interview qu’il a accordée à DSP Group, le ministre guinéen de la Sécurité et de la protection civile Damantang Albert Camara a déclaré que les agents accusés d’avoir molesté la semaine dernière en marge de l’appel à résister du FNDC la dame Fatoumata Bah à Wanindara sont enfermés dans leurs unités.
‘’Ils ont été identifiés, ils sont aujourd’hui dans les mains de leurs unités. Je ne dirai pas enfermés mais empêchés de se mouvoir et aller où que ce soit en attendant que le conseil de discipline réagisse puisse qu’il y a eu un changement pas longtemps à la tête de ce conseil. Donc, le nouveau se met en place et ils vont passer devant le conseil de discipline et des sanctions appropriées seront prononcées. Donc, je pense que l’indignation va de soi. On aurait pu ne pas les retrouver, on a eu de chance de les retrouver dans la foulée. Mais, au moment où cela se passait, vous avez une femme qui était molestée et l’ensemble de l’opinion ne comprenait pas ce qui se passe et était très choquée. Je pense que vis-à-vis de toutes nos sœurs, de toutes les femmes, il était normal que le gouvernement, par ma voix, montre que ce sont les choses qui ne sont pas acceptables et qui ne sont pas acceptées. Au moins pour les rassurer que sur la suite, le gouvernement fera face à ces genres de situation. J’ai envie de dire qu’on a eu de la chance pour ce cas précis, il y a eu quelqu’un qui a filmé. Mais peut-être qu’il y a d’autres choses qui se passent et qu’on n’a pas l’occasion de voir, dont les victimes n’ont pas eu le privilège d’avoir été exposées pour que les gens puissent réagir. Et, donc, ce cas-là était emblématique. Il fallait marquer le coup et je pense qu’il était opportun de présenter les excuses. J’ai toujours dit que chaque fois qu’il y aura des bavures, on l’a toujours fait et les auteurs seront identifiés et sanctionnés à la hauteur de leurs forfaitures. Cela demande que leur responsabilité soit clairement établie. De ce point de vue-là, je fais confiance aux unités, aux commandants d’unités pour identifier et mettre à notre disposition les auteurs de ces bavures », dit M. Camara. Ajoutant que le groupe à Mamadou Lamarana Bah n’est pas sur le terrain.
‘’On suit une procédure. En attendant, ils ne sont pas sur le terrain des opérations, ils sont enfermés dans leurs unités. Ils n’ont pas le droit de participer à aucune opération. Il est hors de question de remettre ce monsieur soit en face d’un certain nombre de citoyens sachant ce qu’il a fait. Il y a une réglementation qui existe et qui sera appliquée à la lettre. Il ne faut pas plonger dans les extrêmes. Le premier exemple qu’on a montré, ce que quel que soit ce quelqu’un a fait, il a droit à un procès équitable selon les formes qui existent. Les gens-là seront devant une commission qui va analyser les faits, qui va les écouter et qui prendra des sanctions appropriées. Ce n’est pas dans la précipitation et sous le coup de l’émotion qu’on peut prendre les bonnes décisions et surtout en appliquant clairement la réglementation », promet-il.
Poursuivant, il est revenu sur ce qu’il s’est passé quand la délégation gouvernementale est allée rencontrer la dame molestée.
« Je ne dis pas qu’elle a refusé en tant que tel, non. Nous sommes allés, il y avait de la tension, nous n’avons pas pu aller chez elle. Nous avons attendu et demandé au chef de quartier d’aller la chercher et éventuellement pour qu’on puisse s’entretenir avec elle, elle n’était pas là. Mais le lendemain, nous avons envoyé une mission très discrètement d’un certain nombre de cadres de haut niveau qui, eux, dans la discrétion, parce que là il n’y avait pas toutes ces voitures. On n’a pu accéder à elle et faire passer le message du gouvernement. Et, je crois que c’était le minimum qu’on pouvait faire », insiste le ministre.
Mohamed Cissé