Liberia, Sierra Leone, Gambie et Guinée-Bissau ‘’échappent’’ à la Guinée : de quoi souffre la diplomatie guinéenne ?
Sékou Touré et Lansana Conté doivent se retourner dans leurs tombes. La question de l’influence de la Guinée revient depuis l’élection mercredi dernier du général Umaro Sissoco Embalo, transfuge du PAIGC, parti dominant en Guinée-Bissau.
La Guinée a joué et a perdu au Liberia, en Sierra Léone, en Gambie et maintenant à Bissau. Ces petits Etats, jadis sous influence de Conakry, échappent peu à peu au contrôle de la puissante Guinée qui parie depuis peu sur de mauvais chevaux.
Cette perte d’influence du régime d’Alpha Condé sur ses petits voisins renvoie la question de la santé de notre diplomatie.
Mordre ainsi la poussière face au Sénégal de Macky Sall en l’espace de trois ans doit pousser les Guinéens à repenser leur politique extérieure.
Tous les candidats soutenus -discrètement- par Conakry ont été battus au finish. Au Liberia, George Weah qui ne quittait pas Conakry à la recherche de financements n’a pas eu la réponse attendue. Tout comme le Sierra Léonais Julius Maada Bio. Différemment du Liberia et de la Sierra Leone, Alpha Condé s’est agrippé en Gambie à Yahya Jammeh qui avait déjà reconnu sa défaite avant de se rétracter.
En Guinée-Bissau, si le choix était le bon, la tactique a peut-être manqué. Le soutien de Conakry au PAIGC -allié naturel de la Guinée- était su de tous. Le Sénégal lui a mené une diplomatie plus discrète qui a fini par payer avec l’arrivée du très agité Embalo, que certains surnomment déjà le »Dadis bissau-guinéen’’.
C’est un secret de polichinelle de dire que Embalo n’a jamais filé le parfait amour avec Alpha Condé. L’exemple de 2017 est encore vivace dans les esprits. Embalo avait alors cherché en vain le soutien de Conakry pour se maintenir à la Primature.
Avec donc ces défaites successives, la Guinée doit absolument scanner sa diplomatie qui marque le pas.
Focus de Mediaguinee
La Guinée n’a pas l’envergure diplomatique du Sénégal pour espérer jouer les grands rôles face au pays de la Teranga qui est partout respecté dans le monde. La Guinée doit d’abord s’atteler à se forger une démocratie au lieu d’opposer les ethnies les unes contre les autres perpetuant ainsi la politique tribalisme de Sékou Toute qui s’est illustré dans les arrestations arbitraires et les assassinats des cadres Peuls dont le célèbre Diallo Telli premier secrétaire général de l’OUA. La Guinée manque vraiment d’envergure et de crédulité pour jouer un quelconque rôle dans la sous région.