Depuis plus de 3 semaines, la commune urbaine de Labé est confrontée à un manque criard d’eau potable. Suite à cette crise, les citoyens de la cité sainte de Karamoko Alpha tirent le diable par la queue. Pour s’approvisionner en eau, les populations dépensent jusqu’à 1000 francs guinéens pour obtenir un bidon de 20 litres.
« Depuis des semaines, nous sommes confrontés à un manque d’eau, les robinets sont à sec, la Société des Eaux de Guinée (SEG) n’arrive plus à nous fournir correctement alors qu’elle nous amène des factures qui peuvent atteindre jusqu’à 50 000 fg. Cette fois-ci, mon mari a refusé de payer la facture. Je suis venue à la banque ici depuis 8 heures, mais comme qu’il y a assez de monde, je n’ai pas pu d’abord rentrer dans la cours (11 h ndlr) puisque c’est par ordre d’arriver. Il y a un militaire qui est là qui gère toutes les rentrées pour n’est pas qu’il ait pagaille. Nous souffrons actuellement, on peu rester sans courant, mais as ans eau, c’est impossible. On cuisine, on se lave et on lave les habits. Actuellement, ma maison est très salle, les habits on en parle pas », explique Aïssatou Diallo.
A Konkola, cette dame nous confie qu’elle dépense jusqu’à 1000 fg pour un bidon de 20 litres. « Suite à ce manque d’eau, nous souffrons. Surtout nous les mères de famille. Hier, j’ai dépensé jusqu’à 30 000 pour 30 bidons et plus 20 000 fg pour le transport que j’ai payé à un taxi-motard conducteur d’un tricycle. Avec cette crise, ce n’est pas facile, nous demandons aux autorités de faire face à ce problème », plaide Houssainatou Diallo.
Pour connaitre les raisons de ce manque d’eau, nous avons rencontré le Directeur régional de la Société des Eaux de Guinée de la moyenne Guinée qui a bien voulu nous préciser : « La premier perturbation, c’était entre le 29 décembre jusqu’au 2 janvier 2020. Cela était dû à une panne sur la conduite 315 à Maleya. Ça pris du temps car, à chaque fois qu’on reparait, on se rendait compte qu’il y avait une fuite. Malheureusement, au moment qu’on finissait la réparation, on s’attendait au courant en provenance de Conakry. On nous avait promis que la citerne était en cours de chargement à la PT, mais jusqu’à ce jour samedi 11 janvier, il n’est pas venu. C’est ce qui fait l’objet de l’arrêt de la fourniture de l’eau. On n’a pas de gasoil ici, on attend la citerne ou un geste de la direction générale pour nous permettre de prendre du carburant pour donner de l’eau en attend que la citerne arrive. Le préfet est informé et d’habitude, c’est lui qui nous fait un prêt. J’ai devant moi le chèque des remboursements des 3 mille litres que la direction générale à payer au préfet. Actuellement, je négocie avec la direction générale pour voir si le préfet peut nous faire un prêt d’ici que la citerne arrive », explique Cemi Marcelle Niangue.
Par rapport aux accusations de vol de carburant, le DG de la SEG de Labé martèle : « S’ils ont des preuves de vol de carburant, qu’ils les prouvent. Jusqu’à preuve du contraire, aucune personne a été arrêtée la main dans le sac. Je m’inscris en faux contre ces allégations…»
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
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