La deuxième audience du procès d’une vingtaine de militaires et civils s’est poursuivie ce lundi au tribunal militaire de Conakry. Ils sont au total 27 accusés dans cette affaire dont le capitaine Alkaly Facinet Touré alias Faïnos du Bataillon spécial des Blindés (BSB) du camp Alpha Yaya Diallo.
Poursuivi pour vol aggravé, rébellion, association de malfaiteurs et détention illégale d’arme, Alkaly Facinet Touré a été appelé à la barre. Interrogé sur les raisons de son arrestation, le prévenu a affirmé ne pas le savoir.
« J’ai été appelé un matin par mon général de me mettre à la disposition de la police militaire nationale pour interrogation. Après l’interrogation, j’ai été arrêté et emprisonné », a-t-il expliqué.
Arrêté depuis le 31 décembre 2018, le prévenu a été jugé ce jour sur la base de détention illégale d’arme.
« On ne peut détenir une arme sans autorisation préalable d’une autorité », dit le procureur Sâa Nobert Leno, qui a demandé la comparution du Commandant d’unité du bataillon des blindés.
Alkaly Facinet Touré affirme avoir ramassé l’arme au front en 2002 puis l’avoir faite enregistrer.
« Je l’ai trouvée au front. A mon retour, je l’ai enregistrée puisque je devais me rendre en Sierra Leone pour une mission de la paix », révèle-t-il, admettant avoir repris l’arme via une demande en 2003 à son retour de la Sierra Leone.
Prenant la parole, la partie civile a demandé au prévenu d’apporter la preuve d’autorisation d’arme PA CODE 43 qui dit que « pour détenir une arme il faut avoir une autorisation préalable ». Pourtant le prévenu n’en a pas en sa possession.
La défense quant à elle, a dénoncé une arrestation arbitraire, car selon elle, de tous les chefs d’accusation, seul le motif détention illégale d’arme est retenue contre le prévenu alors que Alkaly Facinet Touré lui-même qui a déclaré détenir une arme. L’avocat estime que son client qui n’a pas été arrêté en possession d’arme fait l’objet d’une accusation visant à le nuire. A ce propos, elle demande une liberté provisoire de tous les prévenus en les confiant à la charge de leurs différents cabinets.
Après des débats sur la question d’accorder ou non une liberté provisoire aux différents accusés, le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté provisoire formulée par la défense et renvoyé l’audience au 6 janvier prochain
Maciré Camara