N’zérékoré : des partisans de Dadis le mettent en garde contre tout soutien à la nouvelle constitution
Au cours d’un point de presse qu’ils ont animé ce mardi, les partisans de l’ancien homme fort du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), à N’zérékoré, principale ville au sud de la Guinée ont fait une déclaration mettant en garde leur leader contre son immixtion dans l’affaire de nouvelle constitution et de troisième mandat en faveur du président Alpha Condé.
C’est l’opérateur économique, Fassou Goumou, transfuge du RPG, qui a expliqué les dessous de cette mise en garde contre l’ex-capitaine Moussa Dadis, exilé à Ouagadougou depuis 2009.
« On aurait entendu qu’une équipe se forme pour aller à Ouagadougou pour mettre peut-être pression sur le président Dadis pour qu’il fasse une déclaration au nom de la Forêt.
Nous en tant que partisans, fils du terroir, on demande et on met en garde notre frère Dadis de ne pas se mêler dans cette danse pour ne pas qu’il y ait autre problème en forêt. Pour la paix, nous ne voulons pas qu’il fasse une déclaration à cet effet.
Donc on le met en garde, si au contraire il fait une déclaration que les gens prennent sa voix et envoient ici à N’zérékoré et dans les autres localités de la région pour faire passer, en cas de problème, ce sont eux qui en seront responsables.
C’est d’une source sûre que nous avions apprises ces rumeurs. Déjà nos différents ministres sont là, on ne sait pas pourquoi ils sont venus. Mais ce que nous sommes en train de soupçonner c’est peut-être pour cette déclaration de nouvelle constitution et d’un troisième mandat.
Nous on souhaite que nous soyons associés avant toute prise de décision, mais aucune décision ne pourra venir de nos frères sans nous consulter », menace Fassou Goumou.
Pour sa part, Gobou Rita Délamou a fustige le comportement des politiques qui utilisent Moussa Dadis à l’approche des élections.
”Les plus souvent, quand des heures critiques arrivent c’est à lui qu’on fait recours. Ils se servent de sa voix pour tromper la forêt. Prenons le cas de 2010, Il y a des opposants qui sont venus avec des t-shirts sur lesquels se trouvaient les photos de Dadis et leurs photos en disant de voter pour eux, qu’ils vont faire venir Dadis. On a fait tout ça et puis rien.
S’ils veulent qu’il décide, qu’on le laisse rentrer dans le pays, mais ce n’est pas à partir de l’exil qu’il pourra faire des déclarations, » a-t-elle dénoncé.
En exil à Ouagadougou depuis que son ex-garde du corps Toumba Diakité lui a tiré une balle dans la tête un 3 décembre 2009, Dadis Camara vit loin des agitations politiques de son pays. Accusé d’avoir commandité les massacres du 28 septembre qui ont fait en 2009 plus de 150 morts selon l’ONU, Dadis a été inculpé par la justice et attend son procès.
Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré