Le procès en appel d’Abdourahamane Sano, coordinateur national du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Sékou Koundouno et compagnie condamnés à de lourdes peines en octobre dernier pour incitation à la révolte s’ouvre ce jeudi à Conakry. Un procès très attendu compte tenu de l’énorme pression exercée depuis plusieurs jours sur Alpha Condé et son système pour élargir les condamnés.
Selon nos informations, le chef de l’Etat aurait déjà accédé à la sollicitation si la justice allait dans le même sens. Les mauvaises langues indiquent qu’Alpha Condé aurait même contacté le nouveau ministre de la Justice pour lui faire part de sa décision mais, que ce dernier lui aurait répondu de laisser la justice trancher. Ainsi donc, avant même l’arrivée à Conakry du diplomate ghanéen Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel pour une médiation, Alpha Condé s’était inscrit dans cette logique.
Les diplomates en poste à Conakry aussi, multipliant des déclarations dans la presse appelant à la libération des condamnés. Mais le hic est que dans l’entourage du président, des proches soutiennent qu’Alpha Condé ne doit pas facilement céder à la pression si des personnes « sont jugées dangereuses pour la quiétude sociale et la stabilité de la nation’’.
Les plus rusés ont brandi l’exemple du Sénégalais Macky Sall ‘’qui ne cède à aucune pression d’où qu’elle vienne’’, de l’Ivoirien Alassane Ouattara qui refuse toujours d’élargir ses adversaires ou du Nigérien Mahamadou Issoufou qui a plombé son principal opposant pour une histoire sans fin, aux yeux et à la barbe de la communauté internationale.
L’opposition guinéenne de son côté continue de placer la barre très haut, faisant de la libération des condamnés une des conditions pour mettre fin aux manifestations de rue.
Alpha Condé négocie donc un virage en épingle à cheveux. La fin de l’histoire, c’est ce jeudi à la Cour d’Appel.
Noumoukè S.