24 heures après la marche du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) contre le changement de constitution, l’ancien ministre guinéen de la Communication et leader du parti FND Alhousseiny Makanéra Kaké s’est dit satisfait de cette marche qui n’a enregistré aucune violence. Estimant le nombre de marcheurs à 25.000, Makanéra affirme la nécessité d’aller au référendum en vue de trancher entre les deux groupes opposés (Alanmanè et Amoulanfé).
Si Elhadj Cellou Dalein Diallo a comptabilisé sur son compte Twitter le nombre de marcheurs à plus de 2 millions, Makanéra lui soutient que cela est impossible à Conakry.
« Je suis satisfait de cette marche parce qu’ils n’ont pas été violents, ils ont respecté les principes édictés par la loi. Seulement je regrette le décès du marcheur qui a fait une crise cardiaque. J’adresse mes condoléances à sa famille biologique ainsi qu’à sa famille politique. Et j’exhorte les militants de l’opposition et du FNDC à continuer sur cette lancée, c’est-à-dire comprendre que la Guinée nous appartient à tous, qu’on peut manifester sans violenter les gens », a-t-il dit.
Parlant des 2 millions de marcheurs d’Elhadj Cellou Dalein sur son compte Twitter, Alhousseiny Makanéra Kaké affirme que compte tenu de la densité des marcheurs par m2, cela s’avèrerait impossible.
Pour mettre 2 millions de personnes sur 20 mètres, ça il faut aller jusqu’au Km36
« Si Elhadj Cellou dit ça c’est peut-être parce qu’il n’a pas la notion de grandeur, pourtant il est comptable. Moi je pense que quelle que soit notre bonne volonté quand on a un fût de 220 litres, on ne peut pas mettre une tonne dedans. Soit, ils ont marché ou ils n’ont pas marché du tout. S’ils ont marché de la Tannerie à l’esplanade du stade du 28 septembre, on n’a pas 15 kilomètres, on n’a même pas 10 kilomètres. Je ne sais pas comment on peut mobiliser 2 millions de personnes tout en sachant que la densité des marcheurs au m2 est de 3 personnes par m2. Donc même si nous prenons les deux sens, on n’a pas plus de 20 mètres.
Si je dois évaluer parce que j’ai vu les images des drones, c’est qu’ils ont fait un peu moins que la première fois qui était de 30.000, cette fois-ci ils ont fait dans l’ordre de 25.000
Pour mettre 2 millions sur 20 mètres, ça il faut aller jusqu’au Km36. C’est-à-dire ce n’est pas marcher hein, avoir les gens arrêtés de Km36 jusqu’au stade du 28 septembre, mais je pense que l’opposition a un problème non seulement de communication mais la notion de grandeur. C’est impossible si je dois évaluer parce que j’ai vu les images des drones, si cela est exact, c’est qu’ils ont fait un peu moins que la première fois qui était de 30.000, cette fois-ci ils ont fait dans l’ordre de 25.000. Mais ce n’est pas petit, sortir 25.000 personnes à Conakry c’est déjà important, ça veut dire qu’il y a deux groupes opposés, il y a un qui dit Alanmanè, il y a un autre qui dit Amoulama. Donc vraiment on peut trancher. Et pour trancher il faut aller au référendum qui est une solution idoine », considère-t-il.
Selon Makanéra Kaké, il faudrait tirer des leçons de toutes ces violences meurtrières lors des manifestations, qu’elles soient dues à des armes à feu, des armes blanches ou même accidentelles, mais aussi se poser la question de savoir à qui elles (violences meurtrières) profitent.
Même sans la police, il y a toujours des gens qui meurent dans les manifestations quand l’UFDG est concerné. Avant l’élection de 2010, le cortège de l’UFDG à travers le pays a endeuillé près de 50 familles
« Je voudrais aussi que vraiment on explore toutes les pistes maintenant par rapport à ce cycle de violences surtout meurtrières, parce que quand on fait le bilan on oublie souvent que même si la police n’est pas là, il y a toujours des gens qui meurent dans les manifestations quand l’UFDG est concerné, puisqu’on oublie souvent que même avant l’élection de 2009, le cortège de l’UFDG à travers le pays a endeuillé près de 50 familles, je connais à Boké il y a eu beaucoup plus de morts. Donc aujourd’hui on doit tirer les leçons, non seulement ceux qui sont victimes des armes à feu, des armes blanches, mais même ceux qui sont victimes d’accidents, parce que quelle que soit la nature, la cause de votre décès, un décès est égal à un décès. Mais à chaque fois on fait des décomptes, on voit qu’on compte seulement ceux qui ont été tués par les armes à feu, alors que celui qui est mort est mort. On ne cherche pas à savoir de quoi il est mort, il est mort. Donc il faudrait qu’au sein de l’UFDG on cherche à faire en sorte qu’on ne banalise pas les morts, ça c’est ma première remarque.
S’il n’y a pas de violences, vraiment moi je suis favorable à ce qu’on autorise les gens à manifester
La seconde remarque, il y a un certain nombre de questions qu’on doit se poser aujourd’hui si on doit éradiquer cette folie meurtrière, c’est-à-dire posons-nous la question : à qui profite ces tueries ? Si on répond à cette question, on peut aller au-delà pour pouvoir éradiquer ces tueries lors de manifestations. S’il n’y a pas de violences, vraiment moi je suis favorable à ce qu’on autorise les gens à manifester, qu’ils marchent tranquillement, autant de fois qu’ils veulent marcher ».
Maciré Camara
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