Hama Amadou, principal opposant nigérien qui vit en exil depuis trois ans et est candidat à la prochaine présidentielle, est rentré jeudi à Niamey après le décès fin octobre de sa mère, ont annoncé des militants de son parti. »Son excellence Hama Amadou a regagné Niamey ce jour.
Il s’est directement rendu au cimetière musulman de Yantala pour se recueillir sur la tombe de sa mère », ont indiqué ces militants sur les réseaux sociaux et ont diffusé des photos de lui près de la tombe. Dans un tweet, Omar Hamidou Tchiana, un proche de Hama Amadou et ex-ministre des Transports qui a rejoint l’opposition, a annoncé être « de retour à Niamey avec le président Hama Amadou ».
Il a publié des photos le montrant à son côté dans l’avion qui ramenait M. Amadou au Niger. Le 14 novembre 2015, à son retour d’un premier exil, l’ex-président de l’Assemblée nationale avait été arrêté dès sa descente d’avion puis emprisonné.
Ses partisans, qui comptaient lui réserver un accueil triomphal, s’étaient heurtés aux forces de l’ordre aux environs de l’aéroport. Ancien allié du président Mahamadou Issoufou, Hama Amadou avait quitté le Niger fin août 2014, après l’autorisation par les députés de son audition par la justice dans une affaire de trafic international de bébés, qu’il a toujours qualifiée de cabale politique.
Hama Amadou, 69 ans, également ex-Premier ministre, était arrivé deuxième à la présidentielle de 2016, sans pouvoir faire campagne, étant emprisonné. Après le premier tour, il avait été évacué d’urgence de sa cellule pour recevoir des soins médicaux en France. Il n’était plus rentré au Niger jusqu’à son retour ce jeudi.
Il a été désigné en août candidat à la présidentielle de décembre 2020 par son parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden), principal mouvement d’opposition. Mais il risque de se voir écarter du scrutin pour avoir été condamné à un an de prison dans l’affaire de trafic de bébés.
En 2018, il avait été déchu de son poste de député et remplacé par son suppléant. Fin octobre, pouvoir et opposition au Niger ont annoncé vouloir entamer un « dialogue » en vue « d’apaiser » le climat politique tendu à un an de la présidentielle.
Depuis 2017, l’opposition refuse de siéger à la commission électorale et conteste le nouveau code électoral élaboré sur une base « non consensuelle, sans sa participation » et adopté en juin par le Parlement. Plusieurs tentatives de révision consensuelle du code entre partis présidentiels et opposition ont échoué.
Belga