Forte mobilisation du FNDC à Kindia : l’ex-maire Abdoulaye Bah accuse le préfet d’avoir commis ‘’une grosse infraction pénale’’
Autorisée par les autorités locales de Kindia, la marche du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a eu lieu ce lundi 04 novembre 2019 dans la cité des agrumes. Cette marche bien canalisée par les services de sécurité a connu une forte mobilisation des militants du FNDC qui s’opposent à une nouvelle constitution en Guinée.
Maintenue à l’intérieur du pays, la marche du FNDC s’est déroulée à Kindia sans incident. Massivement réunis, les opposants d’une nouvelle constitution ont manifesté au centre urbain en scandant des slogans : » à bas la nouvelle constitution », « libérez nos héros » ou encore « non au troisième mandat « . Se trouvant devant les manifestants, le responsable de la commission des affaires juridiques s’est exprimé en ces termes.
« Nous avons un sentiment de fierté d’être guinéen. Le peuple de Kindia a été victime comme beaucoup de peuple en Guinée de jouir de leur droit constitutionnel. L’article 10 n’est pas à négocier, il n’est pas à marchander, l’article 10 donne aux Guinéens la possibilité de manifester en démocratie pour contester ce qu’un gouvernement fait de manière illégale. Donc j’ai un sentiment de soulagement et un sentiment de bonheur comme quoi le peuple est mûr démocratiquement et Kindia est l’exemple. Cette forte mobilisation montre au pouvoir en place qu’ils sont là-bas grâce à une constitution du 07 mai 2010 et si cette constitution n’était pas bonne, ils avaient le loisir et le temps nécessaire de la modifier en 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, tout ce temps était là. Il n’est écrit nulle part dans la constitution guinéenne qu’un parti politique, un président, un député ou une corporation peut changer la constitution », martèle-t-il.
Selon nos informations, le préfet de Kindia N’Fansoumane Touré aurait appelé hier nuit le coordinateur régional du FNDC pour annuler la manifestation de ce lundi.
Pour Abdoulaye Bah, ancien maire de la commune urbaine, le préfet a commis une grosse infraction pénale.
« Le préfet Kindia M. N’Fansoumane Touré nous a appelés en disant à Farinta : ‘’viens tout de suite à la Mairie, je suis là avec les forces de sécurité et les signataires’’. J’ai dit ça c’est suspect. Nous sommes venus, on l’a écouté. Le préfet nous a demandé de bien vouloir reporter, annuler jusqu’à nouvel ordre ce qu’on a arrêté la veille dans son bureau. C’est grave quand un homme d’État avec la sécurité, le FNDC, la préfecture avec M. Diawara se réveille vers 22 heures, nous appelle dans le bureau d’une femme à la mairie. Le préfet n’est pas un maire, le préfet n’est pas un cadre communal et il n’est pas habileté à appeler un individu après 18 heures, l’État s’arrête à 18 heures, il ne doit pas se déplacer pour être dans le bureau d’une femme à 22 heures. Nous lui avons répondu qu’il est hors de question de négocier la constitution guinéenne que nous défendons et que demain lundi, nous allons manifester avec des témoins. Donc voulant nous intimider, il est parti bredouille et en plus, nous pouvons porter une plainte contre lui », ajoute Abdoulaye Bah.
A noter que certaines boutiques et magasins sont restés fermés. Cette marche du FNDC n’a pas impacté les activités à la ville.
Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia
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