Et de trois pour Ahmed Kourouma ! Conseiller de Dadis Camara, haut responsable de l’UPG de Jean-Marie Doré et maintenant il quitte GRUP (Génération pour la réconciliation, l’union et la prospérité), parti du ministre d’Etat Elhadj Papa Koly Kourouma. Dans sa lettre de démission qui a surpris plus d’un -à retrouver sur sa page Facebook-, le désormais ex-vice-président de GRUP dit que « c’est une décision mûrie de longues réflexions et d’incertitude. Mais puisqu’une seule certitude suffit à celui qui cherche, le doute a été balayé tout comme la peine que je savais ressentir. Car si malheureux l’on doute de tout, heureux l’on ne doute de rien et je pars heureux. » Lettre…
A Monsieur Le Président du Parti GRUP
El Hadj Papa Koly Kourouma
Monsieur,
Peu de lettres offrent autant d’émotions et de sentiments mêlés que celle que vous vous apprêtez à lire.
Aujourd’hui nous pouvons être fiers, nous tous, du travail accompli ensemble. Nous pouvons sans trembler contempler ce que nous avons entrepris et achevé.
Dans ma vie j’ai eu la chance, le privilège même, de côtoyer des hommes d’exception, aux qualités nombreuses.
Ce privilège est aussi un choix. Je ne me serais jamais fourvoyé dans l’entourage et le travail d’hommes sans scrupules, ni valeurs, comme parfois la politique engendre.
Alors cette lettre tout d’abord est un merci chaleureux et sincère. Pour tout ce que vous m’avez appris soit directement ou indirectement.
Car si aujourd’hui je vous dis merci c’est parce que j’ai pris une décision que je savais difficile.
Je sais qu’il est temps pour moi de prendre une direction personnelle. Personnelle mais sans pourtant me sentir seul.
J’ai décidé de quitter la charge de vice-président que j’occupe au sein du Parti GRUP, ainsi que le parti lui-même.
Comme je le disais cette lettre est emprunt de plusieurs sentiments. Tantôt le doute, puis la certitude, la peine puis la joie.
C’est une décision mûrie de longues réflexions et d’incertitude. Mais puisqu’une seule certitude suffit à celui qui cherche, le doute a été balayé tout comme la peine que je savais ressentir.
Car si malheureux l’on doute de tout, heureux l’on ne doute de rien et je pars heureux.
Je sais que je dois prendre une voie qui m’est destinée, périlleuse, jonchée de travail, de débats, d’épreuves et de défis. Quel bonheur, n’est-ce-pas ?
Car c’est dans le défi et l’abnégation que l’on se reconnaît. Et je sais que vous m’approuvez car telle est votre philosophie aussi.
Je ne pars pas seul car je sais que je suis accompagné d’hommes tel que vous, de grand frère avisés qui seront toujours à mes côtés.
Alors cette lettre est un merci, un au revoir et une promesse.
La promesse de rester tel que je suis, malgré l’adversité, le sort et face à toutes les épreuves que le monde politique me tendra. Qu’elles viennent !
La promesse que je fais au peuple guinéen de le servir toujours, à mes sœurs et frères, que rien ne me transformera et ne me pervertira.
Parce que comme disait Nicolas Machiavel, on ne chemine jamais qu’entraîné par la force de son naturel. Je serai le seul à faire gonfler mes voiles car je ne tolérerai jamais qu’un seul vent, celui que soufflent de concert l’honneur, le courage et l’amour de mon pays.
Veuillez agréer Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération,
Votre dévoué,
Ahmed Kourouma
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