Aboubacar Sidiki Camara, candidat à la députation de Siguiri : ‘’je veux être le député de l’égalité, de la solidarité, et de justice sociale’’
Aboubacar Sidiki Camara est l’un des jeunes les plus actifs et talentueux du RPG Arc-en-ciel (parti au pouvoir). Soucieux du devenir de Siguiri, sa ville natale, Sidiki, politique à l’agenda riche, veut pour porter la voix de sa localité à l’Assemblée nationale. Dans un discours plein d’enseignements, le futur député a déroulé ses ambitions pour Siguiri. Lisez !
Lorsque notre parti a remporté la victoire en 2010 et reçu du peuple le mandat historique de remettre la politique au service des Guinéens après plusieurs décennies d’incurie du pouvoir qui nous avait précédé, le défi était immense. La très grande majorité du peuple, et notamment les plus faibles, les plus vulnérables, avaient été délaissés au profit d’une caste politique et économique aisée, dominante, vivant à Conakry en déconnexion totale avec les réalités de notre pays. Si nous pouvons reconnaître à ceux qui nous ont précédés le fait qu’ils aient ouvert économiquement notre pays aux investissements étrangers et à la production économique, j’accuse ces individus de s’être assurés d’être les seuls à en bénéficier pour leur confort personnel, et ce pendant près d’un quart de siècle.
Depuis 2010, notre président et notre gouvernement ont eu à relever des défis majeurs. Le pays était de nouveau au bord du gouffre économiquement : toutes les organisations internationales reconnaissent désormais sa stabilité. La Guinée n’avait jamais connu la démocratie : elle est devenue la norme.
Je suis fier d’être membre et aujourd’hui candidat pour le RPG qui a su faire face à l’histoire et donner au peuple guinéen ce qu’il attendait depuis si longtemps. Représenter le peuple guinéen, et en particulier la population de Siguiri, cela sera pour moi un immense honneur.
Mais l’engagement que je prends devant vous, cependant, c’est de ne pas oublier d’où je viens. Je sais que partout dans le pays, bon nombre de nos concitoyens ne croient plus en la réelle volonté d’un député à vouloir changer la vie de ses électeurs, voire à se souvenir qu’ils existent. Et c’est cela que je n’accepte pas, c’est en cela que je veux être un député différent de ceux qui utilisent leurs mandats à des fins personnelles.
Je n’accepte pas que, dans les villes comme dans les campagnes, cela reste un défi pour des familles entières de se nourrir et de nourrir leurs enfants. Le sol de notre pays est riche, l’élevage très présent, nous pouvons nourrir notre population dès lors que nous répartissons mieux les richesses entre tous, et pas seulement entre quelques uns. Il faut accompagner et capaciter la population, en particulier dans les villages, pour réaliser des projets agricoles collectifs dont ils profiteront directement, sans passer par des grands groupes.
Je n’accepte pas qu’il soit impossible d’avoir accès au droit fondamental à la santé. Je vous le demande, pourquoi meurt-on en Guinée de maladies qui sont traitées en quelques jours dans le reste du monde ? Compte tenu de l’enclavement de certains villages, mais aussi de la pauvreté de certaines zones urbaines, l’enjeu fondamental est la mise en place de centres de santé locaux ; là encore, nous devons travailler de concert avec les populations locales ; inculquer des notions de santé fondamentales à quelques villageois, et nous assurer de la disponibilité régulière d’un médecin. Nous aurions évité Ebola si nous avions bénéficié de ce type de réseau d’accès à la santé.
Je n’accepte pas que le droit à l’éducation gratuite signifie soit encore un mythe dans nombre de régions rurales, et qu’il se traduise dans tous les cas par une perte de qualité de l’éducation. J’ai un profond respect pour nos enseignants, mais il n’est pas réaliste de leur demander d’apprendre à lire à 60 ou 80 enfants dans une même classe. Je veux que tous les enfants issus des milieux défavorisés puissent en bénéficier, y compris après le CEP, dans des classes à effectif raisonnable. L’éducation seule permettra le développement de notre pays.
Je n’accepte pas, enfin, le gâchis immense que représentent ces milliers de jeunes qui passent avec succès leurs examens du secondaire, et parfois du supérieur, et retournent à une vie précaire dans leurs villages faute d’opportunité professionnelle. Il faut complètement repenser notre système d’accès à l’emploi. Je crois que nous pouvons travailler avec les entreprises nationales comme étrangères pour mettre en place, dans et hors des cursus éducatifs, des formations professionnelles mieux adaptées aux besoins du marché du travail. A ce stade, seuls les jeunes issus des milieux urbains et aisés en bénéficient et ce n’est pas acceptable. C’est pourquoi je veux inciter leur prochain gouvernement à mettre en place un plan massif d’accès à l’emploi : professionnalisation des cursus dès l’enseignement secondaire, y compris d’ailleurs en encourageant l’entreprenariat : voila comment le destin de toute une génération changera.
Par dessus tout donc, je n’accepte pas de voir aujourd’hui notre peuple guinéen fracturé. Non pas des divisions artificielles, comme celle autour d’une question politique certes fondamentale mais qui devrait rassembler au lieu de diviser ; vous connaissez en ce point ma position, soyez assuré que je la défends parce que ma conviction est qu’elle permettra de mieux répondre aux défis que j’ai évoqués. Mais cette fracture reste artificielle.
Non, la véritable fracture au sein de notre population, c’est celle qui sépare une minorité riche d’une majorité pauvre et mise à l’écart. Cette majorité, je la connais. J’ai sillonné la région, combien de centaines de personnes ai-je rencontré, qui me répètent que le prochain gouvernement pourrait être RPG ou quoi que ce soit d’autre, ils doutent qu’il se rappelle qu’eux existent, les électeurs, qui nous font confiance mais ne reçoivent rien en échange.
Cette Guinée des inégalités, cette Guinée des dominants face aux dominés, de ceux qui mènent grande vie dans les restaurants de Kaloum ou Camayenne face à ceux qui travaillent la terre 14 heures et peinent pourtant à se nourrir, cette Guinée injuste, ce n’est pas la mienne. Nous l’avons trouvée ainsi en 2010 et nous avons depuis mené des efforts réels pour la changer, et je veux mettre mon mandat à disposition des victimes de ces injustices pour que ses efforts ne soient pas seulement poursuivis mais qu’ils soient accélérés. Je veux être le député de l’égalité, de la solidarité, de la justice sociale.
Nelson Mandela déclarait que « Tant que la pauvreté, l’injustice et les inégalités flagrantes persisteront dans le monde, nul ne pourra prendre de repos. » Je vous le dit. Tant que la pauvreté, l’injustice et les inégalités flagrantes persisteront à Siguiri, en Haute-Guinée et sur l’ensemble du territoire national, le député Aboubacar Sidiki Camara ne prendra pas une minute de repos.