L’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, s’est dit lundi « déterminé » à poursuivre son « engagement politique », trois semaines après avoir retrouvé la liberté après deux ans et demi de prison à la faveur d’une grâce du président Macky Sall, dont il est l’un des principaux opposants.
« Je vous retrouve encore plus déterminé », a déclaré l’ancien maire de la capitale devant quelques centaines de militants et cadres de son parti et de très nombreux journalistes, dans une salle d’un centre de conférence à l’atmosphère électrique. Ecroué en mars 2017, Khalifa Sall a été condamné en 2018 à cinq ans de prison après avoir été reconnu coupable du détournement d’environ 2,5 millions d’euros sur les caisses de la ville, accusations qu’il a toujours niées. Cette condamnation l’a empêché de se présenter à l’élection présidentielle de février dernier, remportée au premier tour par Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
Evoquant une « épreuve faite de privations et de sacrifices », il a affirmé lundi y avoir « puisé une énergie nouvelle ».
« Je poursuis mon engagement politique », a-t-il ajouté, alors que la grâce présidentielle n’a pas effacé sa condamnation et le laisse privé de ses droits civils et politiques, l’empêchant à ce stade de briguer un mandat électif. Khalifa Sall avait été accueilli en triomphe par des milliers de personnes à sa sortie de prison, le 29 septembre. Il s’était depuis lors consacré à des visites privées, rencontrant notamment plusieurs leaders musulmans.
A 63 ans, il affiché ses ambitions en matières d’emploi, de soins de santé et d’éducation, souhaitant une « nouvelle orientation » fondée sur une « économie dynamique, diversifiée, inclusive et portée par le secteur productif national et par le secteur privé sénégalais ». Il a aussi prôné le respect de la « séparation des pouvoirs », « l’indépendance de la justice » et la « transparence dans la gestion des ressources publiques ».
Belga