Après trois jours de manifestations à l’appel du front national pour la défense de la constitution (FNDC) contre l’adoption d’une nouvelle constitution et un éventuel troisième mandat pour Alpha Condé, les activités ont repris ce jeudi 17 octobre dans la capitale guinéenne.
Sur la route Le Prince où des violents affrontements ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants, la circulation a timidement repris et le calme y règne en dépit de la journée ville morte décrétée par le FNDC.
De Sonfonia en passant par Wanindara et Cosa jusqu’à Bambeto, les citoyens vaquent tranquillement à leurs occupations.
« On est obligé de sortir aujourd’hui. Parce que faire trois jours à la maison n’est pas facile pour un débrouillard comme moi. Les opposants ont dit de faire une ville morte aujourd’hui, mais personne ne peut plus rester à la maison. Nous demandons au président Alpha Condé et aux opposants de faire le dialogue pour qu’il y ait la paix et permettre aux pauvres de sortir pour nourrir leurs familles », indique Djibril Tamoura, vendeur dans une boutique d’alimentation.
Même si les activités ont repris sur cette route réputée favorable à l’opposition, mais elle ne connaît pas ces embouteillages habituels, la circulation reste fluide. Pour certains citoyens, cette situation s’explique par le fait que le risque de la résurgence reste encore perceptible.
« Les gens veulent sortir mais tout le monde a peur parce que les violences peuvent reprendre à tout moment. Nous nous habitons au bord de cette route et nous savons que cette accalmie que nous constatons depuis hier nuit, est fragile. Il n’y a aucune garantie que c’est terminé. Donc tous ceux qui sont sortis, sont préparés à une éventuelle reprise des manifestations », nous explique Mamadou Aliou Diallo, habitant du quartier Enco5.
Depuis le début des manifestations à l’appel du FNDC, cet axe routier est le théâtre de violences meurtrières. 9 personnes ont été tuées selon un bilan fourni par le gouvernement mais les chiffres avancés par certaines personnes sont plus élevés.
Thierno Sadou Diallo