Violences xénophobes: le géant sud-africain des télécoms MTN annonce la fermeture temporaire de ses agences au Nigeria
Le géant sud-africain MTN, leader des télécommunications en Afrique, a annoncé mercredi qu’il fermait toutes ses agences au Nigeria, son plus grand marché avec 190 millions d’habitants, après une série d’attaques sur ses magasins en réponse aux violences xénophobes qui se propagent en Afrique du Sud.
« Afin d’assurer la sécurité de nos clients, de nos employés et nos partenaires nous avons décidé d’interrompre nos activités et de fermer nos agences jusqu’à nouvel ordre », a fait savoir le porte-parole de MTN dans un communiqué, après des attaques sur des agences du groupe à Lagos, Ibadan (sud-ouest) et Uyo (sud-est).
Le marché nigérian représente un tiers du chiffre d’affaire total de MTN mais la compagnie sud-africaine est régulièrement au centre de contentieux qui l’opposent au gouvernement nigérian.
D’autres sociétés sud-africaines, notamment Shoprite, qui possède de nombreux supermarchés sous leur franchise, ont été visées dans des attaques, ou des tentatives de pillage mardi soir et mercredi.
Cela fait suite à des appels à la vengeance ou au boycottage lancés sur les réseaux sociaux et partagés par des centaines de milliers d’internautes.
Le gouvernement nigérian a également décidé de boycotter le Forum économique mondial Afrique qui s’est ouvert mercredi au Cap.
Cinq personnes ont été tuées à Johannesburg et près de 200 arrêtées dans des émeutes xénophobes qui secouent depuis dimanche l’Afrique du Sud.
On ne connaît pas la nationalité des victimes, et le ministre sud-africain de la police a assuré que « le plus grand nombre » des victimes sont sud-africaines.
Toutefois, l’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté.
AFP
Tout le monde connaît les inégalités économiques et sociales criardes en Afrique du Sud notamment au niveau de la majorité noire vivant dans les townships et les banlieues archi pauvres des grandes villes (Johannesburg, Le Cap, Pretoria, Durban, etc..).
Mais cette situation que tout le monde observe, est-elle le fait des étrangers notamment Africains venus dans ce pays après la fin de l’apartheid.
Les autorités Sud-Africaines ont une très grande part de responsabilité dans les violences actuelles qui secouent le pays.
Dans son émission du 3 Septembre 2019, voici comment RFI résume le laxisme et la négligence impardonnables de certains membres du Gouvernement du Président Cyril Ramaphosa :
Plusieurs organisations de la société civile ont condamné ces violences contre les étrangers. Certaines critiquent également le manque de réaction des autorités Sud-Africaines face à ces incidents.
Pour Daniel Byamungu, de l’ONG Right to Know, le droit de savoir, les autorités sont complices de cette violence par leur inaction et les propos provocateurs de certains de membres du gouvernement.
À la télévision, le Ministre de la Santé dit que la Santé est dans une condition détériorée parce qu’il y a beaucoup d’étrangers dans ce pays ; le Ministre de la Police a dit que Johannesburg est peuplée à 80% par des étrangers et qu’il faut que la population se réveille….
Phénomène récurrent en Afrique du Sud:
Qui trouve-t-on derrière ces attaques ? La Police parle d’éléments criminels, d’actes spontanés, de gens qui profitent du chaos pour piller, mais différentes organisations de la société civile évoquent des attaques planifiées, ciblant les étrangers.
Alexandra un township en banlieue de Johannesburg, est un quartier où vivent près de 200.000 personnes sur 7 km, dont de nombreux étrangers, car c’est un quartier central et pas cher.
Ce phénomène de violences xénophobes n’est pas nouveau dans le pays. Il y a une tension permanente entre Sud-Africains pauvres et étrangers. Le pays accueille des milliers personnes de tout le continent : Zimbabwe, Nigeria, République démocratique du Congo, Somalie… Et tous les 3 ou 4 ans, il y a un pic de violence. Les locaux accusent les étrangers de prendre leur travail et d’être responsables de tous les trafics, conclut RFI.
Conclusion :
Cette triste situation qui n’honore pas du tout l’Afrique, ne peut pas du tout continuer. Un dialogue franc et ouvert entre les Gouvernements des pays pourvoyeurs d’émigrés et le Gouvernement Sud-Africain est nécessaire et même urgent afin de prévenir de nouveaux cycles de violences et de pillages contre les émigrés.