Tambour battant, les membres du FNDC-USA avaient annoncé une grande mobilisation mercredi, 11 septembre devant le département d’Etat américain à Washington contre Alpha Condé et sa délégation en séjour d’affaires aux Etats-Unis. Profitant ainsi pour transmettre une déclaration aux autorités américaines sur les velléités du président guinéen de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà du mandant constitutionnel. Mais la rue n’a pas répondu. Les manifestants ont raté leur mobilisation.
Apparemment très engagé à en découdre avec le régime, le petit groupe de quelques personnes vêtues de t-shirt FNDC a scandé des slogans hostiles à Alpha Condé et à son système sous le regard d’agents presque inattentifs. Ce qui attestait le poids de la manif. Mais à qui la faute ?
La question fait débat dans les milieux de l’opposition à Conakry où on parle d’impréparation et de manque de coaching.
« Il n’est pas facile de vivre dans l’opposition en Afrique. Vouloir mobiliser dans des pays comme les Etats-Unis c’est difficile. Surtout un jour de travail. Je pense que prochainement on fera avec la raison et non avec le cœur », dit AD, opposant au régime, commerçant.
IK lui ne partage pas cette version. Pour lui, « vouloir penser mobiliser alors que les gens sont en deuil relève de la bêtise. Les organisateurs ont manqué de réalisme. Mieux, on ne mobilise pas dans les grands pays sur du verbiage. Il faut sortir les moyens, les gros moyens d’ailleurs ».
Ce qui est incompréhensible dans la démarche du FNDC-USA, c’est la non-maîtrise de l’agenda du chef de l’Etat. Pendant que le groupe d’opposants vitupérait devant le département d’Etat, Alpha Condé était affairé ailleurs en Pennsylvanie à déposer une gerbe de fleurs en la mémoire des victimes du 11 septembre 2001.
Finalement, c’était comme un combat de coq entre membres du FNDC et proches d’Alpha Condé. Ces derniers, sur les vidéos qui circulent sur la toile filmaient les FNDCistes et se moquaient d’eux. Sur fond d’injures bien sûr. Comme pour reprendre la chanteuse Maïmouna Seck ‘’Safi’’, « toûrou, toûrou, handhé ko toûrou… » FNDC.
Issa