Une candidate de l’opposition à un poste de député au Liberia a accusé lundi des partisans du président George Weah d’avoir attaqué samedi une de ses réunions électorales et tenté de l’assassiner, des violences dénoncées par le chef de l’Etat.
Tellia Urey est la candidate d’une coalition de quatre partis d’opposition, The Collaborating Political Parties (CPP), lors d’une élection législative partielle dans une circonscription de la capitale Monrovia prévue prochainement.
C’est aussi l’une des quatre filles du magnat des télécoms Benoni Urey, qui a dirigé le Bureau des Affaires maritimes sous l’ancien chef de guerre et président Charles Taylor (1997-2003) et qui a été battu lors de la présidentielle de 2017 par George Weah, icône du football mondial des années 1990.
« J’étais en réunion avec mes partisans samedi quand des supporters du CDC (la formation de George Weah) ont commencé à lancer des pierres sur notre bâtiment, à briser les vitres », a raconté lundi devant la presse Mme Urey, dont le véhicule a été détruit.
La police, arrivée sur les lieux, n’est pas intervenue, laissant les incidents se poursuivre pendant plus d’une heure, a-t-elle affirmé, en précisant que « des personnes ont été blessées ».
« L’un d’entre eux est rentré avec un couteau et a essayé de m’atteindre, mais il a été repoussé par mes partisans », a-t-elle affirmé.
Les assaillants ont ensuite « commencé à répandre de l’essence autour de la maison en disant qu’ils allaient la brûler », a ajouté Tellia Urey, selon qui la police était alors toujours inactive.
« On a eu la vie sauve grâce à un sympathisant qui a réussi à faire rentrer sa voiture et à nous escorter jusqu’à elle », a estimé la candidate, en disant renoncer à poursuivre sa campagne électorale.
Mme Urey a accusé le président Weah d’avoir encouragé ces violences en déclarant en juin que « sous (sa) présidence, aucun Urey ne gagnerait une élection ».
La présidence du Liberia a qualifié lundi dans un communiqué d »‘épouvantables » les violences de samedi « entre supporters du CDC et des quatre partis d’opposition », en précisant qu’une enquête avait été ouverte et que les « coupables devront répondre devant la justice, indépendamment de qui il s’agit ».
Elu fin 2017 sur un programme de lutte contre la pauvreté, l’ex-star du PSG et du Milan AC est confronté à une opposition croissante en raison de la dégradation alarmante de la situation économique dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.
Lors d’une réunion de deux jours à huis clos le week-end dernier avec les principaux responsables politiques du pays, George Weah a demandé aux deux chambres du Parlement d’accélérer l’adoption des réformes qu’il entend mettre en oeuvre pour redresser la situation.
AFP