VIDÉO. L’opposant Faya Lansana Millimouno a été placé vendredi en détention à la Maison centrale après avoir été inculpé pour « diffamation » à l’encontre de l’actuel ministre de la Justice Mamadou Lamine Fofana. La semaine dernière, le leader du Bloc libéral (BL) avait confié que le ministre qui trône à la tête de la Justice guinéenne était celui qui portait la voix des rebelles qui ont attaqué la Guinée en 2000 à ses frontières sud et sud-est. Avant de se confondre en excuses et souligné avoir été induit en erreur par sa source.
Son avocat dit ne rien comprendre de l’attitude des magistrats qui se sont inscrits dans la logique de la violation de la loi.
« Notre client Dr Faya Lansana Millimouno vient d’être placé en détention donc conduit à la maison centrale à la suite de l’ordonnance de placement rendue par le doyen des juges d’instruction de Kaloum. Nous-mêmes, nous ne comprenons rien parce qu’hier comme je vous l’avais dit, notre client a regretté les faits, nous ne trouvons pas matière à orienter ce dossier en information parce que ce dossier ne comporte aucune complicité, ça c’est un. De deux, nous ne comprenons pas que les magistrats se soient inscrits dans la logique de la violation de la loi. En matière correctionnelle, le tribunal compétent c’est celui de la commission de l’infraction ou celui du domicile de l’inculpé ou celui de son lieu d’arrestation. Dr Faya aurait commis l’infraction à Lambanyi qui relève du ressort de Dixinn, il loge à Enta qui relève du ressort de Mafanco. Nous avons été surpris qu’il soit déféré au tribunal de Kaloum parce qu’en la matière le tribunal de Kaloum est totalement incompétent, premier aspect. Deuxième aspect, les avocats du ministre en portant plainte ont joint les articles de la presse, donc c’est une infraction qui serait commise par voie de presse et en tant que telle, lorsque l’information est commise, la diffamation est commise par voie de presse, c’est la loi L002 sur la liberté de presse qui s’applique et cette loi exclut toute privation de liberté. Donc nous sommes surpris et déjà hier à l’enquête préliminaire nous avons attiré l’attention des enquêtes là-dessus pour leur dire que vous ne pouvez pas axer cette poursuite sur les dispositions des articles 363 et suivants du code pénal mais plutôt sur l’article 108 de la loi sur la liberté de la presse parce que le plaignant lui-même soutient sa plainte par des articles de presse, donc c’est une diffamation qui serait commise par voie de presse. Et mieux que ça, Dr Faya a regretté son acte, il a même présenté ses excuses au ministre. Nous-mêmes qui sommes ses conseillers nous avons présenté nos excuses au ministre pour lui dire que c’est un incident malheureux, d’accepter de clore la page. Tout de suite, nous allons introduire une demande de mise en liberté provisoire et attendre la suite qui sera donnée », soutient l’avocat.
« Hier, quand on est venu, le juge d’instruction n’était pas là parce que le dossier avait été orienté en information donc c’est ce matin que le juge d’instruction l’a reçu, en notre absence parce que le rendez-vous était pour 10 heures, moi je suis arrivé à 9h55, j’ai trouvé déjà le juge en train de notifier le placement en détention alors que Faya a bien attiré son attention qu’il avait des avocats Me Salifou Béavogui et Me Faya Gabriel Kamano, mais le juge n’a pas attendu. C’est comme si aujourd’hui tout l’appareil judiciaire se met en branle pour rendre service à monsieur le ministre, mais nous croyons qu’ils ne sont pas en train de lui rendre service en violant la loi parce qu’il ne peut être soumis qu’à l’autorité de la loi », vitupère-t-il.
Suivez, ci-dessous, la réaction (vidéo) de Me Faya Gabriel Kamano…
Depuis le tribunal de Kaloum, Maciré Camara
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