La construction du barrage de Souapiti fait des grincements de dents chez les riverains touchés par ce projet gigantesque. Dans la préfecture de Télimélé, précisément au village de Konkouré, nombreuses sont des familles qui sont de nos jours sans abris suite au déguerpissement dans cette localité.
Prévu le jeudi prochain, le déménagement des populations de Konkouré pour Sinta suscite des réactions au sein de certaines familles de Télimélé.
Joint au téléphone, le chef secteur du Konkouré, Aboubacar Bah confie : ‘’ils sont venus au nom du gouvernement pour nous interroger sur l’appartenance de ce lieu dans le cadre du projet de construction du barrage Souapiti qui devait démarrer en 2016. Après Ils sont venus nous recenser et nous ont donné des récépissés en prenant nos photos. Etant le chef secteur, je les ai guidés, ils ont mesuré toutes les maisons ainsi que celles en banco. Après ces mesures, ils m‘ont dit que j’aurai deux chambres salons et que les maisons seront construites selon les différentes mesures. Après la construction de ces maisons, ils sont revenus pour nous remettre les clés mais après, nous avons constaté que les dimensions des chambres et salons ne sont pas respectées. C’est pour cela on a fait appel au gouvernement mais ça n’a pas marché. Ils nous ont imposé en accélérant les travaux de construction, mais comme c’est le gouvernement on a accepté. Le plus mal dans tout ceci, tu as une maison à dimension 4m2 et que tu te retrouves dans une maison de 3m2. Certains disent qu’ils ne rentrent même pas dans ces maisons très restreintes ».
Poursuivant son intervention, le chef secteur de cette localité de Konkouré a laissé entendre que 72 familles sont aujourd’hui sans abris.
« Ça fait plus de six mois on n’a pas reçu ce qu’ils nous ont promis comme dépenses à savoir le riz, une somme d’un million de nos francs …. Parfois, on te donne une enveloppe c’est écrit là-dessus 1.500.000fg. Quand tu ouvres c’est 1.000.000fg. Ils ont envoyé les gendarmes, les polices pour nous intimider afin de prendre les clés et par peur on a accepté. A l’instant où je vous parle, les gens sont décidés parce qu’ils n’ont pas vu leur maison. Parce quand on te promet que tu auras une nouvelle maison et que tu n’arrives pas à l’avoir c’est un peu révoltant. Franchement ici quand même c’est décevant et ce n’est pas encourageant de la part des autorités. Aujourd’hui, plus de 72 familles sont là sans abris. En ce qui concerne les autres points de leurs promesses, c’est autre chose même nos pâturages n’ont pas été pris en charge, les plantes ont été recensées mais sans délimiter le nombre, ni les variétés. Ils ont globalisé tout et finalement on te donne cent mille francs sans t’expliquer la procédure du payement », déplore-t-il.
Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia
623 08 09 10.