Campagne contre la rage : ‘’élever un chien ou un chat alors que vous n’en avez pas les moyens, vous serez traduit en justice’’ (ministre)
Le ministre Roger Patrick Milimono de l’élevage et le maire de la Commune de Matoto Mamadouba Tos Camara ont procédé lundi, 26 août, au lancement de la campagne de vaccination contre la rage à Conakry. C’est l’enceinte de la commune de Matoto (la plus grande de la Guinée) qui a servi de cadre à cette cérémonie devant un parterre de chefs de quartiers et responsables de la commune.
Cette campagne qui va durer pendant une année a pour objectif, vacciner les animaux de compagnie (chiens et chats) afin de lutter contre la rage.
Dans son discours de bienvenue, le maire de la commune de Matoto, s’est réjoui du choix porté sur sa commune, avant d’inviter les citoyens à mettre leurs chiens et chats au service des vétérinaires pour éradiquer cette maladie dans sa localité considérée comme l’une des plus touchées en Guinée.
‘’Le choix de notre commune Matoto, la plus grande collectivité guinéenne, traduit à suffisance l’attention que le gouvernement guinéen accorde à la préservation de la santé des laborieuses populations de Matoto. On ne peut pas entretenir cette santé si nos animaux domestiques ne sont pas débarrassés de certaines maladies à haut risque et transmissibles à l’homme. C’est donc pour moi l’occasion solennelle d’inviter les citoyennes et citoyens de la commune à se mettre à la disposition des agents vaccinateurs pour faciliter cette opération de santé publique (…) Les autorités communales et l’ensemble des élus locaux se mettent entièrement à la disposition des opérateurs pour le succès de cette campagne de vaccination à Matoto’’, a-t-il indiqué.
Cette Campagne de vaccination sera essentiellement axée sur quatre localités du pays.
Le patron du département de l’élevage, Patrick Milimono a donné les raisons de cette distinction. Ensuite, il a rappelé l’intérêt pour les populations de vacciner leurs animaux de compagnie.
‘’Cette campagne va concerner quatre localités dont la commune de Matoto où nous sommes, N’zérékoré et deux autres localités. Pourquoi ces quatre localités ? Parce que ce sont des localités qui sont les plus infestées. Donc, il y a des cas de morsures avec un taux positif de 16 cas sur 22 transmis au laboratoire. Ces chiens étaient affectés de rage et donc, les personnes qui étaient mordues, étaient automatiquement affectées de rage. Et, il fallait prendre les précautions en leur donnant des soins appropriés. Il faudrait que je vous dise qu’il y aura une autre campagne de vaccination dans deux
mois. Cela va couvrir plus de localités que ce que nous lançons aujourd’hui. Cette vaccination est essentiellement sur le budget national et elle est gratuite’’, a-t-il annoncé. Soutenant que l’élévation des animaux de compagnie doit respecter certaines conditions. Entre autres, les moyens liés à l’entretien de l’animal.
‘’En matière de l’élevage, il y a des dispositions qui indiquent les conditions dans lesquelles on peut élever les animaux de compagnie. Les chiens, les chats parce que même les chats peuvent être atteints de la rage. Quand tu n’as pas les moyens d’élever les animaux, tu n’as pas le droit d’élever. Si vous le faites, vous enfreignez aux textes de la République. Et, en principe, vous êtes traduisibles devant les tribunaux. Il faut qu’on sensibilise les citoyens pour ne pas élever les animaux de compagnie quand on n’a pas les moyens. Avoir les
moyens, c’est d’abord avoir le temps. Le temps veut dire que vous vous consacrez au soin, à l’entretien et autres choses. Il faut le vacciner et avoir le temps de l’amener chez le vétérinaire’’, a conseillé le ministre Patrick.
Il faut rappeler que la rage est une encéphalite virale grave touchant principalement les mammifères. Après l’apparition des symptômes, elle est mortelle dans la quasi-totalité des cas. Cette infection est hautement contagieuse par la morsure et transmissible de l’animal à l’homme.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la maladie cause environ 59 000 décès humains chaque année dans le monde.
Mohamed Cissé