La laideur de l’axe routier de Conakry réapparaît au grand jour. Il a juste suffi d’une goutte d’eau sur le sol. Un tour sur la route Le Niger, principalement l’axe Madina-Constantin-Gbessia vous tétanise et vous donne l’envie de tout abandonner.
Au nombre d’une centaine à peu près, ces nids de poule troublent la circulation des usagers de la route Niger et parfois vous coupent les reins. Ordures, boues, eaux stagnantes parfois nauséabondes, sont les caractéristiques de l’axe Madina-Constantin. Surtout en cette saison hivernale où la circulation est autant pénible pour les chauffeurs que pour les piétons. Difficile pour les piétons de circuler sans mettre les pieds dans ces eaux usées.
M’Mah Bangoura, commerçante sur l’axe estime que les travaux de réparation sont juste du tape-à-l’œil.
« Concernant cette route, à chaque fois on la répare mais ça ne dure pas et ça se gâte. Ils font de la politique en la réparant. Il faut que les sociétés auxquelles le gouvernement confie ces travaux fassent bien leur travail. Qu’elles arrêtent de travailler en économisant, car lorsqu’ils travaillent en économie, ce travail ne dure pas. Tu vois c’est joli mais ça ne dure pas. Nous sommes tous Guinéens donc quand on te confie un travail pour ton pays, ne le fais pas en économisant, fais-le pour que Dieu t’en récompense. Mais quand on donne un travail à quelqu’un, ce dernier ne pense qu’à bouffer l’argent et dans à peine six mois les nids de poule se forment encore. Ces routes qu’on vient à peine d’arranger sont encore gâtées, donc ils n’ont qu’à nous aider car on souffre », affirme cette résidente du quartier Madina-Dispensaire.
Mamady Mara, conducteur de taxi-moto demande aux autorités de faire tout leur possible pour réparer cette route. « Ce que moi j’ai à dire au gouvernement, ils n’ont qu’à faire tout possible pour arranger ça parce qu’on souffre ici tellement nous les taximotos, surtout les camions aussi car ce sont eux qui gâtent la route. Franchement moi quand-même ça me gêne sans vous mentir, ça me gêne de rouler sur ce genre de route. Donc je prie le gouvernement pour qu’il fasse quelque chose pour nous, vraiment nous avons beaucoup souffert », a-t-il estimé.
Déviant en zigzagant ces nids de poule, Aboubacar Bangoura chauffeur de taxi arrive tant bien que mal à se garer sur le côté de la route. « Nous souffrons beaucoup. Vu l’état de cette route Niger, c’est juste mieux que rien. Je ne sais même pas comment la qualifier. Cette route nous inquiète beaucoup, parce qu’à chaque fois nous payons les billets, et ces billets nous les payons pour qu’ils arrangent nos routes. Tous les jours ils nous font payer les billets et ils n’arrangent pas nos routes. C’est tout le temps pareil. Avec cette saison pluvieuse, il y a même des trous lorsque ta voiture descend là-dedans c’est comme si elle allait se déboiter. Face à tout cela nous ne savons plus quoi dire, on s’assoit maintenant pour les regarder. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent » s’est-il indigné.
Réaménagée en 2014 par la société OAS, le financement de cette route s’élèverait selon une source à 35 milliards de nos francs.
Maciré Camara
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