Le coup de sang de Aly Thiam, président des magistrats de Guinée : ‘’halte aux articles de presse malveillants sur Kèlèfa Sall !’’
La levée du corps de l’ancien président de la cour constitutionnelle, Kèlèfa Sall décédé samedi dernier a eu lieu ce matin dans la sobriété et sous une fine pluie à l’hôpital sino-guinéen de Kipé. En l’absence des membres du gouvernement -qui ont fait le vide, la famille, amis, collaborateurs et connaissances du défunt, étaient réunis en masse pour parler des moments forts du défunt qui fut un brillant magistrat.
De son côté, le président de l’association des magistrats de Guinée (AMG), Mohamed Aly Eric Thiam, s’est dit indigné de la publication d’articles de presse annonçant que le président destitué de la cour constitutionnel est décédé pour cause de soucis liés à la perte de son poste.
« Je suis triste et ému. Comme vous le savez, la mort est le destin de chaque homme. Nous aurions vraiment voulu continuer avec lui mais, Dieu en a décidé autrement. Ce que je dois dire, c’est que lorsqu’on regarde le parcours de l’homme, on ne peut lire que de motif de fierté. Et, je suis consterné de constater que des articles de presse malveillants continuent de décrire l’homme comme quelqu’un qui serait mort des suites d’un souci à la suite de la perte de son poste.
Cet homme, quand ces événements de la Cour constitutionnelle sont intervenus, que l’association est allée le voir pour lui dire son soutien et lui demander qu’est qu’il voudrait que l’association fasse pour lui ? Il a dit ceci : ‘’ne faites rien, je subirai mon destin tel que dieu me l’a prescrit. C’était un homme de conviction. Kèlèfa n’était pas le genre d’homme qu’on pouvait convaincre facilement. Et quand il est convaincu aussi, il s’engage fortement. C’était ça Kèlèfa. Mais, ceux qui ne le connaissent pas, disent du n’importe quoi. Ils se permettent de salir sa mémoire aujourd’hui. Il a été destitué mais, sa vie n’était pas faite que pour des postes. Et d’ailleurs, quand il a choisi d’être président de l’association des magistrats, il prenait des risques de perdre des postes. Donc, ce n’était pas l’homme qui était attaché à des postes. C’était un homme qui avait des idéaux, qui avait des objectifs qu’il voulait atteindre. Je suis vraiment consterné de voir que des articles de presse sont en train de chercher à diminuer l’homme. Kèlèfa a été grand et il a été de tous les combats. Personnellement, nos chemins se sont croisés à plusieurs occasions. D’abord, à l’université, il était étudiant et je donnais des cours dans sa classe. Ensuite, dans la magistrature, il a été un collaborateur. Au sein de l’association, il a été un collaborateur. Au sein du CNT, il a été un collaborateur. J’ai donc appris à le connaitre. Ce n’est pas ce qu’on dit de lui, on se trompe complètement de lui. Ce qu’il faut dire, c’est de prier que dieu le reçoive dans son paradis. Kèlèfa avait un souci, c’était que la magistrature soit indépendante, c’était que les conditions de vie de ses collaborateurs soient améliorées. Et surtout que les ingérences dans les institutions judiciaires cessent », a -t-il dit.
Kèlèfa Sall qui rejoindra donc sa dernière demeure ce mardi après la prière à la mosquée Kébéya a été évincé de son poste en septembre dernier après un vent de fronde à la Cour constitutionnelle.
Mohamed Cissé
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