Nouvelle Constitution : Philan Traoré veut la suppression du poste de Premier ministre pour un vice-président élu
Depuis quelques mois, le débat sur une nouvelle constitution en Guinée fait rage au sein de l’opinion. C’est dans cette optique que l’ex-conseiller principal du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation a, dans un entretien qu’il bien voulu accorder à notre à notre rédaction, ressorti certains fondamentaux ne figurant pas dans l’actuelle constitution. Ce qui, à l’en croire, fait que celle-ci ne mérite plus être un repère pour un pays comme le nôtre qui aspire bâtir le fondement d’une véritable démocratie. D’où la nécessité, selon Baraka Moussa Philan Traoré, d’adopter une nouvelle constitution.
« J’ai proposé à mon parti le RPG de prendre en compte dans la nouvelle constitution certains fondamentaux ne figurant pas dans l’actuelle constitution notamment le cas des notabilités. Leurs représentants peuvent se retrouver dans l’actuel conseil économique et social qui porterait désormais le nom du SENAT, supprimer le poste du Premier ministre pour le remplacer par un vice-président élu aux suffrages universels directs ; faire de l’actuelle cour constitutionnelle une chambre constitutionnelle logée à la cour suprême ; tenir compte de l’équité entre homme et femme au niveau de tous les postes électifs », propose-t-il. Et d’ajouter : « Augmenter le nombre de députés en tenant compte du poids électoral par circonscription ; permette la candidature indépendante du scrutin uninominal ; permettre à l’actuel président en fonction de se porter candidat s’il est choisi par son parti parce qu’il appartiendra au peuple souverain de Guinée de le sanctionner dans l’urne car l’arme unique de tout citoyen en démocratie est le bulletin de vote ; ramener l’âge des candidats à l’élection présidentielle à 30 ans ; ramener la durée de mandat présidentiel à 10 ans non renouvelable compte tenu du coût élevé des élections ou à 5 ans renouvelable une fois »
Poursuivant, l’ex-gouverneur de Faranah a invité les différents acteurs à dépassionner le débat sur la nouvelle constitution et à laisser le peuple choisir librement son destin.
« J’invite tous les Guinéens à dépassionner le débat sur la nouvelle constitution. L’actuelle constitution par rapport à la vocation panafricaniste de notre peuple qu’est par exemple notre l’hymne national, je pense qu’en démocratie le référendum est un mécanisme de participation directe du peuple au processus de prise de décision comme la constitution de 1990 et celle de 2001 du temps de mon feu père spirituel général Lansana Conté. Je pense également que la démocratie fait du peuple la source de tout pouvoir politique »
Plus loin, cet activiste militant du RPG Arc-en-ciel et docteur en communication des masses a fait cas de l’article 152 de l’actuelle constitution qui confère la légitimité au chef de l’Etat et aux députés de procéder à une éventuelle révision de la constitution quand cela est nécessaire pour le bien-être du peuple.
« Je mets tous les agitateurs au défi de me montrer dans l’actuelle constitution la procédure à suivre pour l’établissement d’une nouvelle constitution, son objet, encore moins le temps », lance-t-il.
« Je persiste et je signe que les dispositions de l’article 152 de l’actuelle constitution donne droit au président de la république ou aux députés de prendre l’initiative de réviser la constitution actuelle en soumettant à l’approbation du peuple souverain de Guinée. En clair et pour clore, je pense qu’il est de devoir de tout Guinéen soucieux de la paix de demander l’avis de la cour constitutionnelle qui est l’organe chargé techniquement d’interpréter toute disposition constitutionnelle ».
Alpha Oumar Koita, correspondant à Kankan
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