Un Américain qui a passé 45 ans en prison avant d’être innocenté va recevoir 1,5 million de dollars de dédommagement pour cette erreur judiciaire, ont annoncé les autorités du Michigan, dans le nord des États-Unis.
Richard Phillips, 73 ans, avait été condamné à la réclusion à perpétuité en 1972 pour un meurtre dont il s’est toujours dit innocent. La justice avait été convaincue de sa culpabilité sur la base d’un témoignage qui s’est avéré mensonger.
Peintre à ses heures perdues
Le septuagénaire a été libéré en 2018 après l’intervention d’un programme de l’Université du Michigan, l’Innocence Clinic, qui se consacre à corriger des erreurs judiciaires. Selon ce programme, aucune personne condamnée à tort aux États-Unis n’a passé autant de temps derrière les barreaux que Richard Phillips.
Depuis sa libération, il subvient à ses besoins en vendant des tableaux qu’il a peints en prison. Ses oeuvres ont rencontré un certain succès et s’achètent plusieurs milliers de dollars.
L’ancien détenu noir n’aura bientôt plus besoin de les vendre: les autorités du Michigan viennent de lui attribuer 1,5 million de dollars de compensation. Il a bénéficié de la création, en 2016 dans le Michigan, d’un fonds qui prévoit de dédommager chaque victime d’erreur judiciaire à hauteur de 50.000 dollars par année passée dans les prisons de l’État. Dans le cas de Richard Phillips, qui avait également été condamné à 15 ans de prison pour un braquage, seules trente années ont été prises en compte.
“Se réinsérer dans la société est extrêmement difficile pour des personnes condamnées à tort”
« Je vais faire profil bas, voyager et profiter de la vie”, a réagi Richard Phillips, cité par la presse locale.
Les autorités du Michigan ont également décidé de dédommager à hauteur de 780.000 dollars Neal Redick, emprisonné pendant près de 16 ans pour une agression sexuelle sur mineur dont il n’était pas coupable. Un ancien réserviste de la police, accusé puis blanchi de parjure, recevra pour sa part 40.000 dollars. « Se réinsérer dans la société est extrêmement difficile pour des personnes condamnées à tort », a relevé la procureure générale du Michigan Dana Nessel. « Nous sommes obligés de compenser ces hommes avec compassion pour les maux endurés », a-t-elle ajouté.
AFP