AG du RPG/ Abdourahmane Senkoun Camara sur le discours d’Alpha Condé: ‘’historique et lourd de signification’’
Présidant de l’assemblée générale ordinaire du RPG-Arc-en-ciel, ce samedi 6 octobre 2018, le député uninominal de Kissidougou Abdourahmane Senkoun Camara, a qualifié « d’historique et lourd de signification », le discours prononcé par le Président Alpha Condé à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée. Il a surtout souligné cette phrase du discours présidentiel : « j’assume tout le passif du peuple de Guinée et je demande pardon ».
En parlant de ce discours, l’occasion était pour l’honorable député de revenir sur l’histoire de la Guinée. Il est notamment revenu sur l’agression de la Guinée en 1970. « Après cet événement, le gouvernement d’alors a constaté que des Guinéens avaient trahi la nation. Ceux-là ont été arrêtés et conduits au camp Boiro. Malheureusement ou heureusement, plusieurs d’entre eux y ont perdu la vie. A l’issue donc de ces tristes événements du camp Boiro, il a eu effectivement des traites à la nation qui ont été emprisonnés. D’autres aussi ont été injustement emprisonnés. En tout cas, bon nombre de Guinéens ont été emprisonnés. Nous avons subi beaucoup d’injustice en ce moment. Le pays a subi beaucoup d’injustice », a-t-il déploré.
Il est aussi revenu sur la période allant de 1984 à maintenant. Il a rappelé qu’« en 1984, à Kindia, il y a eu aussi des moments de tristesse où nous avons perdu tous les dignitaires du régime de l’ancien Président feu Ahmed Sékou Touré ». « Ça aussi c’est un fait. Et nous sommes tous témoins que lors de la lutte pour la démocratie, il y a eu assez de morts lors des manifestations. Le 22 janvier 2007 est donc une date historique tout comme le 28 septembre 2009. Nous avons subi aussi de tristes événements comme des assassinats et des viols. Tout récemment, lors des manifestations politiques des opposants, il y a eu des morts », a-t-il poursuivi.
Partant de toute cette histoire, le député estime que s’il fallait procéder à un jugement, toutes les familles se verraient touchées ou impliquées d’une manière ou d’une autre. « D’ailleurs, l’Etat n’a pas suffisamment de moyens financiers et techniques pour pouvoir établir la responsabilité des uns et des autres. C’est cela la réalité. Aujourd’hui donc, le chef de l’Etat dans sa grandeur, dans sa sagesse et dans sa grande vision, a demandé tout simplement aux Guinéens de se pardonner et de se regarder en face. Il a pris en charge tout le passif et il a demandé pardon au peuple de Guinée. Ça c’est très important. Cela parait anodin, mais c’est extrêmement important. Car, à partir de ce moment, nous devons réfléchir et se projeter vers l’avenir. Nous devons ne dire plus jamais ça, pour le bien de la Guinée. Pour dire désormais : nous nous tolérerons pour le bien de la nation. Nous avons eu la chance d’avoir l’indépendance dans les urnes sans effusion du sang, c’est très rare. En Algérie il y a eu des morts ; en Angola, pendant près de 25 ans de guerre civile, les gens ont été assassinés. En Guinée Bissau, en Mozambique, au Sao Tomé, au Congo, il y a eu beaucoup de morts. Nous devons abandonner la haine, nous devons nous pardonner », a sollicité le député. Pour lui, la Guinée n’a qu’un seul et unique ennemi qu’est la pauvreté.
Maciré Soriba Camara
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