Première greffe de visage au Canada

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Changer d’identité. Changer de visage. L’exploit médical est extraordinaire. Sans le courage d’un patient et l’audace d’un chirurgien, jamais cette greffe n’aurait eu lieu.

Les portes des soins intensifs s’ouvrent. Maurice apparaît, inconscient, couché sur une civière. L’homme dans la soixantaine vient de passer une trentaine d’heures sur la table d’opération. On lui a greffé un visage, celui d’un inconnu.

La greffe est totale. On ne parle pas que de la peau, mais de l’ensemble du visage : le nez, son cartilage, les os de la mâchoire, les dents et la bouche. Le tout dans un seul et même greffon. Quelques patients seulement dans le monde ont subi une greffe aussi complète.

Une première canadienne

En janvier 2011, Maurice est victime d’un accident de chasse. Malgré quatre chirurgies de reconstruction, rien n’y fait. Maurice demeure défiguré. Il souffre aussi physiquement. Sans nez, sans mâchoire ni dents, il mange avec la peur constante de s’étouffer. Sans sa trachéotomie, il ne pourrait ni respirer ni parler.

Trois ans après le drame, le chirurgien Daniel Borsuk lui propose une intervention radicale : une greffe du visage. La réponse de Maurice est instantanée.

« J’ai dit : “Enwoye fort! Ça fait longtemps que j’attends ça. La peau d’un autre, les dents d’un autre… ça ne me dérange pas pantoute. Je me fous du visage que je vais avoir, d’abord que ça correspond [à l’image] des autres”. »

– Maurice

Le chemin menant à cette opération exigera un engagement total de sa part. Du jour au lendemain, il cesse de fumer. Lui qui buvait beaucoup devient sobre. Cette abstinence est obligatoire. Au moindre accroc, on devra retarder la greffe.

La proposition du Dr Daniel Borsuk est aussi spectaculaire que risquée. Son patient a une chance sur deux de mourir sur la table d’opération.

« On a eu une longue discussion avec moi, lui et sa femme, raconte le Dr Borsuk. Il a commencé à pleurer. J’ai dit : “Maurice, tu peux mourir sur la table, ou même juste après l’opération”. Il m’a répondu : “Est-ce que tu penses que j’ai une vie maintenant ?” Sa réponse m’a touché beaucoup. » Lisez la suite de l’article sur ici.radio-canada en cliquant ici

 

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