Modernisation de l’administration : le master délocalisé de l’ENAP du Québec en Guinée sera lancé, ce lundi
Le master délocalisé de l’école nationale d’administration publique du Québec en Guinée sera lancé lundi 10 septembre prochain, dans un réceptif hôtelier de la place par le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana.
Rencontré ce jeudi par la rédaction de MEDIAGUINEE, le chef de cabinet du Ministère de la fonction publique, de la reforme de l’Etat et de la modernisation de l’administration, Mohamed Traoré a bien voulu nous donner quelques informations relatives à cette formation.
D’entrée, il a tenu à préciser que la mise en place de l’école nationale d’administration de Guinée (ENA) s’inscrit dans un cadre bien précis. ‘’Je voudrais d’ores et déjà dire que la mise en place de l’école nationale d’administration publique de Guinée s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un des axes stratégiques de la reforme et de la modernisation de l’administration publique à l’effet du point 2, point 1. 1 du programme national du développement économique et social (PNDES). Il vous souviendra qu’en 2011, l’Etat avait lancé un diagnostic concernant notre administration. Le chef de l’Etat, Pr Alpha Condé a, dans sa vision d’émergence pour la Guinée a mis au cœur de ses actions de développement, le renforcement des capacités des ressources humaines de l’Etat. Le diagnostic qui a été engagé en 2011 a révélé que sur l’axe formation des cadres, qu’il y avait des faiblesses et des carences. Les compétences n’étaient pas encore au point. D’où donc la nécessité de mettre en place une institution de formation fiable et capable de nous donner des fonctionnaires intègres, compétents et professionnels. C’est dans ce cadre que l’ENA de Guinée a été créée. De cette création, nous avons pris attache avec des institutions de renommée internationales dont l’ENAP du Québec. Des différents ministres qui se sont succédés ici au Ministère en charge de la fonction publique se sont inscrits dans ce cadre là. Donc, l’idée a évolué et aujourd’hui sous le leadership de notre ministre, nous lançons le programme de master délocalisé avec l’ENAP de Québec. Ce programme va durer deux (2) ans’’, dira-t-il.
Répondant à la question relative au mode de sélection des candidats retenus pour ladite formation, il dira qu’il s’est passé dans la transparence totale. ‘’Je voudrais vous informer tout de suite que la sélection a été faite par l’ENAP de Québec. Des dossiers ont été déposés et il y a eu 296 candidatures. Sur les 296 candidatures, 32 personnes ont été retenues issues de divers départements ministériels (…) C’est un programme fiable et les diplômes qui seront donnés, seront entièrement délivrés par l’ENAP de Québec. Les diplômes qui seront donnés ici auront les mêmes valeurs que les diplômes qu’on donne dans les locaux de l’ENAP de Québec au Canada. Les cours seront donnés dans deux (2) ans, il aura des cours en mode ligne et d’autres modes. Les formateurs pour ce master délocalisé sont des formateurs de l’ENAP du Québec, il aura aussi des vacataires de l’ENA de Guinée. Ces vacataires sont des fonctionnaires guinéens qui ont été sélectionnés ici et qui sont partis au Canada pour une formation dans ce sens là. Donc, des formations seront données par des vacataires de l’ENAP du Québec et des vacataires de l’ENA de Guinée. Les cours qui vont se donner sur deux ans porteront plusieurs thématiques dont entre autres les compétences en gestion, les cours sur l’évaluation des politiques publiques, les cours sur la gestion axée sur les résultats, les cours sur les enjeux et défis actuels de gestion en administration publique et les cours sur la gestion des carrières. A l’image des autres pays de la sous-région, la Guinée sous le leadership du président Alpha Condé lance l’ENA de Guinée pour que demain, nous ayons aussi à l’image des autres pays, des fonctionnaires compétents et professionnels. Parce que le diagnostic a révélé que notre administration a manqué de cela. En plus, nous n’avons pas une institution spécialisée, fiable et qui forme des fonctionnaires compétents à l’image des autres pays. Donc l’ENA de Guinée si c’était un rêve hier, aujourd’hui c’est devenue une réalité. Donc, sous la conduite de notre ministre Billy Nankouman Doumbouya, les activités de l’ENA de Guinée seront lancées le lundi 10 septembre prochain, dans un réceptif hôtelier de la place.’’
Poursuivant, il a mentionné que ‘’nous lançons les activités pédagogiques de l’ENA avant d’avoir l’infrastructure parce que les besoins sont là et les cours seront donnés dans les locaux du centre de perfectionnement administratif. Le CPA a des locaux et c’est avec ces locaux là que nous allons démarrer…’’
Avant de terminer, il a lancé cet appel à l’endroit des partenaires : ‘’Nous profitons de cette occasion pour lancer un appel aux bailleurs de fonds de nous aider, parce que nous disposons un domaine de six (6) hectares dans la préfecture de Dubréka pour la construction des infrastructures de l’ENA de Guinée.’’
Par Youssouf Keita
+224 666 48 71 30
Très franchement, mes sincères félicitations et tous mes encouragements à continuer la bagarre pour donner au pays, les meilleures compétences possibles en matière de formation des ressources humaines et de management de l’administration publique.
C’est un très grand vide que vous comblez en s’attaquant à ce projet qui n’a eu historiquement parlant, aucune chance depuis des décennies, de sortir des tiroirs.
Ceci dit, il me semble qu’il serait souhaitable de construire une synergie d’actions avec le Ministère de la Justice et celui de l’Administration du Territoire pour bâtir carrément une École Nationale d’Administration et de Magistrature. Exactement comme c’est le cas dans beaucoup de pays voisins: Burkina Faso, Côte D’Ivoire, Sénégal, Mali.
L’autre remarque que je me permets de faire, c’est de bien vouloir s’inspirer de l’exemple de l’ENAM de Côte D’Ivoire, qui, en dépit des budgets que l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place pour elle, s’est cherchée une dizaine de grands partenaires financiers et techniques, à savoir: l’ENAP du Québec, le Ministère du Budget de la République de Djibouti, l’ENAM du Burkina Faso, le Bureau National Ivoirien d’Etudes Techniques et de Développement (des projets), l’UNICEF, et l’ONUCI (avant son départ du pays).
Je pense que l’Etat Guinéen ne pourra certainement pas tout faire. Il vous appartient de préparer des dossiers solides et d’aller faire votre propre plaidoyer auprès d’autres organismes, soit dans la Sous région, soit en France, en Belgique, au Maroc, en Suisse ou même auprès des Gouvernements Chinois et Sud Coréens. Pourquoi pas ?
Pourquoi ne pas négocier un prêt à long terme auprès de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (dont le siège est à Lomé) ou auprès de la BAD, quitte à ce que dans votre plan d’affaires, vous ouvriez les inscriptions académiques aux Étudiants venant d’autres pays et qui payeront en monnaies étrangères ? Pourquoi pas ?
Les grandes Écoles, manquent cruellement en Guinée, et cela met énormément le pays en retard à l’international: Ponts et Chaussées, Économie Appliquée et Statistique, Médécine, Électricité, Génie Chimique et électromécanique, Biologie Appliquée, et j’en passe.
Félicitaions et bon courage pour ce tout début de projet ENA en Guinée.
Dieu le Très Haut, bénisse ce projet. Amen.