Labé : la délégation spéciale traîne une dette de 10 millions fg
7 mois après les élections locales en Guinée, la délégation spéciale de Labé, chef-lieu du Foutah Djallon, fonctionne temps bien que mal. Selon les responsables communaux, même s’ils arrivent à faire face a certains besoins, ces derniers temps la recette communale a nettement baissé. Le receveur communal déclare que c’est grâce aux recettes de l’impôt et la subvention accordée que la commune que les dépenses sont gérées.
« La commune se porte plus ou moins bien dans la mesure où nous arrivons a faire face a nos petits-petits besoins. Actuellement, ce n’est pas facile puisque ce que nous percevons par mois est nettement inférieur à ce que nous supportons comme charge. On ne peut pas comparer aujourd’hui la commune urbaine de Labé de type A à aucune commune de la Guinée. Car ce qu’on paye est nettement inférieur à ce qu’on paye dans les autres communes. Si je prends par exemple la commune de Mali Yembéring, les kiosques là-bas payent 15 mille fg par mois chacun, Kankan et N’zérékoré c’est 50 mille fg, à Kindia c’est 30 mille et 25 mille fg, alors qu’à Labé c’est 7 mille fg soit 84 mille francs guinéens par an, les boutiques en dur nous payent 9 mille chacune par mois soit un 104 mille fg par an. On a deux mille et quelques kiosques métalliques dans le grand marché, si ces gens là payent 7 mille chacun, faites le calcul, c’est nettement inférieur. Nous entretenons les deux camions, ce sont des millions par semaine, je me réserve de vous donner un montant, en plus le carburant pour drainer les ordures et les salaires, ce que nous percevons est nettement inferieur aux charges. Nous dépendons des recettes que les impôts nous envoient plus la subvention, si ce n’était pas ces deux recettes, la commune de Labé ne pourra absolument rien faire, même les salaires, on allait pas être en mesure de payer », dit Alpha Ibrahima Nafadji Diallo.
Poursuivant, le receveur communal confie qu’au mois de juillet dernier, la commune urbaine de Labé n’a reçu aucune taxe. C’est pourquoi elle traîne aujourd’hui une dette de 10 millions de francs guinéens destinée au payement du personnel permanent et les agents de la garde communale.
« Au mois de juillet, c’était le moment de la grève, aucun percepteur ne nous a payé un franc, le syndicat des gares routières rien, les taxi-motos rien, les marchés rien, droit de marché rien. Lorsque le percepteur du grand marché a tenté de récupérer notre dû, il failli être lynché par les femmes. On a des difficultés énormes. Actuellement, nous, nous percevons des recettes au niveau de ces sources de recettes, on fait face aux dépenses prioritaires, on est en train de se débrouiller pour le moment. Pour dire vrai, nous n’avons pas payé le personnel permanent et la garde communale pour le mois de juillet seulement. Car, on n’a pas perçu quelque chose. Nous avons 10 millions de dette actuellement. Quant nous allons rentrer en possession des recettes du mois d’Août, nous allons prioriser d’abord les pauvres manœuvres du quai (lieu de dépôts des ordures, ndlr). Après, si ça reste, on va payer le personnel permanent et la garde communale », conclut-il.
A noter que selon plusieurs observateurs, seule l’installation des nouveaux élus pourra mettre fin aux difficultés que rencontrent les différentes communes du pays.
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
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