Kankan : grogne d’une centaine de personnes contre la fermeture d’une mine d’or par le préfet
Une foule compacte composée des jeunes et de femmes ont battu le pavé dans la matinée du mardi à la préfecture de Kankan. Ces frustrés réclamaient la réouverture de la mine d’or de Kankan Coura qui a été fermée le vendredi 21 septembre dernier par un acte signé du préfet Aziz Diop.
S’adressant aux autorités préfectorales, la porte-parole des manifestants qui a requis l’anonymat a déclaré : « Nous sommes venus vous dire que la plupart des femmes qui travaillent dans cette mine d’or ont tout perdu, leurs maris, elles sont à la quête de la survie de leurs enfants, si vous interdisez l’exploitation de ce bas-fond, nous ne savons plus comment nous pouvons nourrir nos enfants ». Et de poursuivre : « Nous vous plaidons de revoir votre décision, faute de quoi nous redescendrons dès demain (mercredi, ndlr) dans le bas-fond »
En réponse, le préfet de Kankan n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Les mines, c’est fermé, c’est fermé pour ne pas vous mentir, il faut que chacun de nous respecte la loi, s’il y a maintenant des gens qui travaillent là-bas ils seront arrêtés et traduits devant le tribunal jusqu’à ce que le ministre des mines donne l’autorisation. Ce n’est pas le Gouverneur qui donne, ce n’est pas le préfet qui donne et non plus le chef de quartier, c’est le ministre qui donne l’autorisation ; la demande est partie là-bas, si le ministre dit d’ouvrir on ouvre, s’il demande de fermer on va fermer », ajoute-t-il.
Interrogé sur les raisons de la fermeture du site, Aziz Diop de répondre : « les motifs de la fermeture sont de deux ordres, un impact environnemental très terrible pour Kankan, mais aussi un impact humain négatif, les campements, la drogue, le travail des mineurs, des jeunes filles qui se détournent maintenant de l’essentiel et aussi l’envahissement de la ville de Kankan ».
Poursuivant, le numéro 1 de la préfecture annonce que 5 présumés complices de l’ouverture de ladite mine d’or sont présentement poursuivis par la justice. « Une procédure judiciaire est engagée contre le chef de quartier de Kankan Coura, les deux propriétaires des trois plantations. Pourquoi transformer une plantation en mine sans aucune autorisation ? Et deux Tomboloma c’est-à-dire la police des mines là-bas qui se disent policiers, ils sont tous auditionnés aujourd’hui et ils sont en attente d’être appelés à tout moment ». Nous y reviendrons
Alpha Oumar Koita, correspondant à Kankan
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