Concession du port de Conakry: le DAF Kalil Keita décèle des ‘’carences’’ dans le contrat Albayrak
C’est un nouvel épisode dans le feuilleton du port autonome de Conakry. Ce jeudi 20 septembre, le directeur financier dudit port autonome, a dans un exposé luminaire, décelé selon lui plusieurs incohérences que personne d’autre n’avait jusque-là aperçues dans le contrat de concession du port autonome de Conakry à la société turque Abayrak.
Ibrahima Kalil Keita, entouré des cadres du port autonome de Conakry est revenu largement sur le contrat qui fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis sa signature le 10 août. Pour lui, il n’y a pas d’informations sur la société concessionnaire et que le contrat de concession ne prend pas en compte tous les détails du port et exposerait certains manutentionnaires à des risques de licenciement .
« Ma première remarque, c’est qu’il n’y a pas d’informations sur la société Albayrak , on ne connait pas les statuts, dans quels domaines ils interviennent ? Nous ne le savons pas. Quelles sont ses références en Turquie, en Afrique et dans le monde ? Nous ne le savons pas . Deuxième remarque le manque d’information et de sensibilisation, je l’ai toujours dit, il faut qu’ils acceptent que tout le monde soit associé à ce contrat. On a fait la privatisation ici, à l’époque on a pris le soin d’informer tout le monde en leur donnant une certaine assurance. La transition entre GETMA INTERNATIONAL et BOLLORE,… le premier jour quand on est venu, on leur a dit personne ne sera licencié. C’est cette assurance qui a fait que les gens sont restés à Bolloré . Personne n’a été licencié même ceux qui étaient occasionnels ont été engagés, est-ce que vous avez entendu un bruit ? », a-t-il lancé lors de cette rencontre qui a réuni tous les opposés au contrat de concession du port.
Plus loin, cet ancien des finances du port a souligné d’autres incohérences qui selon lui n’avaient pas lieu d’être .
« La privatisation en elle-même n’est pas mauvaise, mais il faut qu’elle soit bien ficelée… le domaine de chaque activité n’a pas été préalablement défini. Prenez les manutentionnaires, ils ne disent rien aujourd’hui mais comme on dit qu’Albayrak a l’exclusivité du port, quel sera le sort des sociétés de manutention ? Qu’est-ce que vous envisagez pour ces gens, dans le contrat rien n’a été dit. J’ai dit aussi que sa gestion doit aussi être séparée de celle du port. Il est concessionnaire au même titre que Bolloré et qui va chapeauter l’autre ? Le PAC n’a pas la légitimité de concéder les activités de douane et des sociétés de manutention . Est-ce qu’on (le port) a la légitimité de donner à Albayrak la perception et la facturation des frais de douane? C’est le ministre du Budget, c’est le ministre de l’économie et des finances. Les manutentionnaires, ils ont des agréments qui ont été délivrés par le ministère des transports, mais si on nous amène à signer tout ça, qu’est-ce que ça veut dire ?», s’est-il interrogé.
Thierno Sadou Diallo
+224 626 65 6539