Conakry abrite le séminaire de ratification du traité sur le commerce des armes
Ouverture ce mercredi 19 septembre à Conakry d’un séminaire de deux jours portant sur la mise en œuvre du traité sur le commerce des armes en Afrique et au Sahel. Ce séminaire régional dont le thème porte sur la problématique des armes légères et de petits calibres, responsables de conflits et guerres aux conséquences dévastatrices pour les Etats africains, vise à mettre en place au niveau régional en Afrique de l’ouest une plateforme d’échange entre les commissions en charge des questions touchant la défense et la sécurité, et met également l’accent sur la mise en œuvre du traité sur le commerce des armes en Afrique de l’ouest et du Sahel.
Ont pris part à ce séminaire, des membres du gouvernement, des parlementaires de l’Afrique subsaharienne, des organisations de la société civile et des institutions internationales.
Selon l’organisation des Nations unies, plus de 600 millions d’armes légères sont en circulation dans le monde et sur 49 conflits majeurs, 47 ont été menés avec les armes légères et de petits calibres comme armes principales. L’abandon des stocks d’armes légères et de petits calibres, héritées principalement de la guerre froide et facilement accessibles, caractérisent les conflits contemporains qui sont de plus en plus menés sans discipline militaire et souvent responsables de graves violations des droits humains. L’Afrique et principalement celle subsaharienne demeurant la zone la plus affectée dans le monde par l’impact utilisateur des armes légères et de petits calibres, le contrôle effectif des armes légères et de petits calibres est devenu une préoccupation majeure pour la CEDEAO et ses partenaires au développement.
« Pour y faire face, les états membres de l’organisation des états des nations unies ont adopté le 2 avril 2013 le traité sur le commerce des armes. Après dartre négociations, ce traité a été ratifié par plusieurs pays, notamment africains et est rentré en vigueur le 24 décembre 2014 et constitue une réelle avancée au service de la paix et de la sécurité internationale. Cependant la seule validité juridique du traité ne suffit pas à changer la donne relative au commerce illicite des armes en Afrique. Le traité ne produira d’effet que d’ici plusieurs années en fonctions des actions déployées par les pouvoirs publics en vue de mettre fin au trafic illicite d’armes. C’est pourquoi ce traité engage les pouvoirs qui l’ont ratifié à adopter un dispositif de contrôle nationale te transfert d’armes conventionnelles », a affirmé l’honorable Hadja Djéné Saran Kaba dans son discours de bienvenue.
Fondation politique allemande, la fondation Konrad Adenauer intervient dans plus d’une centaine de pays au monde grâce aux ressources publiques mis à sa disposition, des activités d’appui à la démocratie, à la formation civique et à la promotion de la paix et des idéaux de liberté et de justice. « Dans le cadre de ce programme, nous formons les personnels des forces armées et des sécurités publiques à la prise de conscience de leur rôle dans une société démocratique. Nous soutenons la réforme du secteur de la sécurité et nous appuyons les plateformes d’échanges et de dialogue entre les acteurs impliqués dans la définition et la conduite de la politique des sécurités. C’est vous dire combien la présente activité contribue pleinement à l’atteinte de nos objectifs (…). L’adoption plus la ratification des traités sur le commerce des armes est une avancée majeure dans la prévention du conflit armé et donc dans la préservation de la paix », estime Tinko Welheser, directeur du programme SIPOD.
Pour l’honorable Claude Kory Kondiano, l’espace communautaire CEDEAO étant confronté à de nombreux défis liés à la criminalité transfrontalière organisée, la piraterie maritime, le terrorisme et l’extrémise violent, la mise en œuvre de ce traité devrait permettre de réglementer le commerce international des armes
« Pour relever ces défis, la mise en œuvre effective du traité sur le commerce des armes établit des normes internationales communes visant à réglementer le commerce international des armes est de toute évidence le pari à gagner dans le combat contre la menace à la paix et à la sécurité internationale. Cette mise en œuvre nécessite une série de mesure d’ordre législatif, administratif et pratique interne. La forme, la structure et le fondement législatif de ces mesures sont évidemment déterminés par chaque état partie, notamment dans l’instauration d’un régime de contrôle national. Elle nécessite aussi une mobilisation régionale qui favorise la création d’un cadre d’échange, d’information et de partage d’expérience et qui renforce la coopération transfrontalière en vue de l’élaboration d’une stratégie commune avec l’appui des pouvoirs publics, de la société civile et de la communauté internationale pour contribuer à la consolidation de la paix et de la sécurité dans la sous-région », a conclu le président de l’Assemblée Nationale.
Au cours de ces deux jours, il sera question de faire le point des ratifications du traité sur le commerce des armes par les états africains, échanger sur les mécanismes opérationnels du contrôle net du commerce des armes ainsi que les outils que peuvent développer les parlements pour y parvenir et étudier les conditions de structurations d’un réseau régional de parlementaires dédié au dialogue sur la sécurité.
Maciré Soriba Camara
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