Faranah : la dégradation des berges du fleuve Niger au cœur d’une Conférence débats
Dans le cadre de la promotion à l’éducation environnementale pour la préservation et la conservation des ressources naturelles (forestières, fauniques et halieutiques) dans la région administrative de Faranah et tenant compte de la dégradation très poussée du fleuve Niger, l’ONG dénommée « Guinée Développement Durable » en abrégé (GUIDED) a organisé une conférence débat sur le thème : « Causes et Conséquences de la dégradation des berges du fleuve Niger. »
C’est la salle de réunion de la dite ONG sis au quartier marché 1 qui a abrité cette conférence le 31 juillet dernier. Plusieurs participants venus des ONG de la place, de la société civile et de la direction régionale de l’environnement de Faranah ont marqué leur présence cette conférence.
Parlant des causes de la dégradation des berges du fleuve Niger, le conférencier a touché les points suivants: les causes institutionnelles, les actions des agriculteurs, exploitations forestières sur toutes ses formes, les cultures maraîchères, la confection et cuisson des briques, les pêcheurs , les planteurs et les teinturiers comme le souligne le conférencier, Commandant Balla Kourouma ingénieur agro forestier et coordinateur régional du corps para militaire des conservateurs de la nature dans la région administrative de Faranah.
‘’Le fleuve Niger est un patrimoine important. Il arrose neuf (9) pays avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Les causes de sa dégradation sont diverses. Elles sont liées d’abord aux actions entropiques. C’est-à- dire les effets de l’homme sur l’environnement. L’une des premières causes c’est l’agriculture. L’agriculture sur brulure c’est une activité qui consiste à enlever les arbres, à les découper, les brûlés pour pouvoir faire un champ. Ensuite, il y a les fabrications des briques. Depuis les sous préfectures de Bania en passant par Tiro venir à Faranah centre et d’autres, tout le monde a créé cette activité qu’on appel la fabrication et la cuisson des briques. Ça c’est un impact négatif qui empêche le fleuve Niger de faire sa plénitude. Egalement il y a l’action des miniers. Au jour d’aujourd’hui, il y’a des lieux où les orpailleurs creusent des trous béants, tous les cours d’eaux qui se dirigeaient vers le fleuve sont contrecarrés et déplacés de leur destination. Ensuite on a l’élevage. Il se trouve que les gens vont maintenant aux du fleuve pour faire leurs parcs et cela a pour conséquence, de piétiner le cours d’eaux, de couper les galeries forestières qui sont la bas pour faire leurs clôtures et même pour l’installation de leurs champs, faire les feux de régénération. Tous ces facteurs conjugués à d’autres choses qui se font le long du fleuve Niger, contribuent négativement à la plénitude du fleuve Niger. Il y a enfin la cause institutionnelle. Tout le monde se considère propriétaire du fleuve…’’
Pour trouver solution à ces problèmes, commandant Balla Kourouma propose : ‘’Nous avons dit qu’il faille d’abord sensibiliser la population, l’éduquer de façon environnementale, l’informer et la former en des petits groupements d’intérêt économique, de les former aussi à former les groupements forestiers qui pourraient les permettre de gérer durablement leurs ressources.
Pour solutionner cela il faut des reboisements d’envergures, restaurer les anciennes lois telles que la loi triennale de 1960_1963 qui a permis la plantation des milliers d’hectares de plantations forestières. La loi de Fria adoptée en 1975 qui fut un acte de porter hautement la politique de restauration du couvert végétal. Le gouvernement et les bailleurs de font doivent appuyer les jeunes dans le cadre de leurs formations, et les moyens nécessaires.’’
Les participants se disent outiller de connaissances nécessaires dans le cadre de la gestion du fleuve Niger comme nous indique Monsieur N’faly keita : ‘’Au sortir de cette salle, nous sommes désormais informés, sensibilisés sur la situation du fleuve Niger. Nous savons désormais les dispositions que nous devrions prendre pour éviter le pire, puisque ce fleuve fait partir de patrimoine international donc nous devons le protéger. Nous demandons aux autorités de d’appliquer des mesures administratives afin que les actions entropiques soient limitées. Aux bailleurs de fonds, nous leur demandons de financer les ONG qui œuvrent pour la réhabilitation du fleuve Niger.’’
A noter que le Niger qui s’étend sur 4200 kilomètres, prend sa source dans le secteur de Bakandö , district de Frokonia, sous-préfecture de Kobikoro, préfecture de Faranah.
Lancinet Keita, depuis Faranah