Eboulement à Coyah : ‘’je crois qu’il y a eu une négligence de part et d’autre’’ (préfet)
Comme annoncé, une partie de l’ancienne carrière de la société brésilienne dénommée ‘’ZACOPE’’ sise au quartier Friguiadi Plateau, dans la sous-préfecture de Manéah, préfecture de Coyah s’est écroulée très tôt dans la matinée du lundi dernier, faisant un mort.
Présents ce mercredi 15 août 2018, sur ce site de l’éboulement, le préfet Dr Ibrahima Barboza Soumah et des cadres techniques de la direction préfectorale de l’habitat de Coyah ont déploré la perte en vie humaine enregistrée, avant d’apporter des informations intéressantes relatives à cette carrière non opérationnelle actuellement.
Interrogé, le préfet de Coyah a tenu à préciser : ‘’Nous sommes sur une ancienne carrière qui a été ouverte officiellement et qui a été donnée à la société brésilienne de construction des routes appelée ZACOPE. Celle-ci l’a exploité un certain temps avant de se retirer à la fin de son contrat. C’est après le retrait de ZACOPE que le Ministère des Mines et de la Géologie a donné un autre permis d’exploitation à la société chinoise HENAN CHINE durant la construction de la route Km36-Coyah. Cette société a, après la construction de ce tronçon rendu ladite carrière. Donc elle a été fermée pour toute exploitation minière. Et comme vous le voyez, à côté de ces constructions anarchiques, les populations riveraines de la carrière profitent de leur quotidien ici à rassembler les graviers et les blocs de pierres. Ce jour là de l’incident malheureux, une femme qui était mariée à Labé, divorcée a rejoint sa tante qui y vit à côté. Leur activité quotidienne, c’est de rassembler les blocs de pierres et de les revendre à ceux qui construisent les bâtiments à côté. Après le petit déjeuner, elle a rejoint la carrière pour rassembler les blocs de pierres. C’est dans ça, quand elle s’est absenté de la maison sans donner son adresse à sa tante, celle-ci est remonté par cette carrière parce qu’elle sait que c’est leur occupation quotidienne. Au moment juste où elle apercevait sa fille, elle s’est rendu compte qu’en hauteur, il y avait un tas de graviers qui descendait et elle a aussitôt crié danger pour que sa fille se sauve. Celle-ci s’en est rendu compte que la terre venait vers elle et elle a essayé de sauver mais c’était trop tard’’, précisé Dr Ibrahima Barboza Soumah.
Poursuivant, il a indiqué que ‘’la terre est venue l’embourber et elle restée sous la terre. Aussitôt, le chef secteur a informé le chef de district qui, à son tour nous a appelés. Et nous, nous avons réuni à mobiliser les forces nécessaires de sécurité et les autorités administratives de la place pour nous rendre pour constater de visu ce qui se passait. Effectivement, nous nous sommes rendus sous la pluie et ils nous ont montré l’endroit où la femme se trouvait. C’est ainsi que nous avons fait appelle au chauffeur de la machine (Caterpillar) pour commencer les recherches. De 10 heures jusqu’à 18 heures, l’heure à laquelle nous aperçu dans trou le corps de la femme…’’
Répondant à la question de savoir si les autorités préfectorales de Coyah n’étaient pas au courant qu’il y avait une exploitation artisanale qui se faisait au niveau de cette carrière, il (préfet) a déclaré que l’autorité administrative n’a pas été informée qu’il y avait des exploitations artisanales qui se faisaient dans la zone. ‘’Ce n’est que le jour de l’accident, quand nous sommes venus, nous avons posé la question au chef secteur et au chef de district qui nous ont dit que les riverains venaient se débrouiller ici en rassemblant des blocs de pierres et malheureusement, s’est survenu ce qui est survenu (…) On doit suivre l’exploitation et la restauration de la carrière, tout ça là n’a pas été faite. C’est une situation malheureuse, il faut que les autorités à tous les niveaux essayent d’assumer leurs responsabilités et qu’on ne passe pas à côté. Je crois qu’il y a eu une négligence de part et d’autre et cette négligence coupable a occasionné ce qui s’est passé. Pour la petite histoire, cette zone est la zone conflictuelle. Si vous voyez même ceux qui sont à côté-là, bien que nous, nous revendiquons que ça revient géographiquement et territorialement à la préfecture de Coyah, mais c’est revendiqué en même par Dubréka. Et beaucoup qui sont installés ici ont des donations de la direction préfectorale de l’habitat de Dubreka.’’
De son côté, le directeur préfectoral par intérim à l’habitat de Coyah, Ousmane Lansary Sylla a déploré cet éboulement, avant de préciser : ‘’Comme vous le constater, c’est un cas malheureux qui est survenu le lundi passé suite à un éboulement. Au nom du ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, nous présentons toutes nos condoléances à la famille éplorée parce que la femme était en quête de la recherche du quotidien et ce quotidien est fait pour tous les guinéens (…) Vous voyez derrière moi des constructions anarchiques sur le site. Présentement en tant directeur préfectoral de l’habitat par intérim, je ne sais pas comment ces gens sont venus puisque nous faisons le contrôle presque tous les matins. Mais il est afféré aujourd’hui par la complicité de nos collègues de Dubreka que cette zone est aménagée par la direction préfectorale de Dubreka…’’
Quant aux parents de la victime, ils ont salué la promptitude des autorités avant d’annoncer qu’en tant que riverains de la zone, qu’ils sensibiliseront désormais les autres personnes qui viennent sur ledit site pour la recherche des blocs de pierres.
‘’La victime s’appelait Kadiatou Keita et elle était âgée de 30 ans. Nous déplorons la manière dont elle est morte’’, a martelé Mme Kadiatou, l’homonyme de la victime.
Par Youssouf Keita, de retour de Coyah
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