Dossier secret de la Transition : le général Sékouba Konaté, Lama Sidibé, Rougui Baldé et les 57 000 dollars
Dans le milieu du show-biz, Rougui Baldé n’est plus à présenter. Fondatrice de la maison de disques Gris-gris Production, Rougui Baldé a produit de nombreux artistes dont Ibro Diabaté, Missia Saran Diabaté et Lama Sidibé. Gris-gris Production a connu ses heures de gloire dans le milieu musical guinéen. Mais cette dame de fer, battante à souhait, s’est toujours mal séparée de ses artistes. Le cas de Lama Sidibé est plus que pathétique, parce qu’il a frôlé la ruine. Que s’est-il passé ?
Dame Baldé propose à l’artiste de lui revendre son usine Gris-gris Production à environ 115 mille dollars US. Tout en lui convainquant que cette unité marche à merveille. L’artiste compositeur trouve tout de suite un bailleur. Mais l’argent n’est pas au complet. Rougui Baldé accepte qu’on lui paie en deux tranches. Un premier versement est fait. Montant net : 57 mille dollars US. Les acheteurs ont droit de commencer le travail, en attendant le reste. Surprise désagréable: l’usine était complètement grillée.
Gris-Gris Production était redevenue Grrrr… Grrrr… ! Problème, comment récupérer cet investissement pourri, puisque Rougui Baldé prétexte avoir utilisé l’argent ? Le chanteur et son bailleur de fonds défileront pendant longtemps sans avoir gain de cause. Puis, arrive aux affaires le général Sékouba Konaté en 2010, suite au coup d’Etat contre le numéro 1 de la junte guinéenne, le capitaine Dadis Camara.
La promiscuité entre Rougui Baldé et le nouvel homme fort de Conakry est un secret de polichinelle. Du coup, la dame de fer a utilisé cette carte pour se débarrasser de ses créanciers. Puisqu’un beau soir, le général de brigade Sékouba Konaté a convoqué Lama Sidibé et son bailleur de fonds à la Présidence, pour leur dire de ne plus jamais réclamer cet argent à Rougui Baldé. Avec des menaces à peine voilées. Tout en prenant l’engagement de rembourser intégralement le montant. Ce qui huit ans après n’est pas fait, selon nos sources. Lama Sidibé et son bailleur de fonds, spoliés, ne porteront pas plainte. Rougui Baldé et Sékouba Konaté peuvent dormir tranquilles. Dieu est grand, un jour il reviendra !
Par Sambegou Diallo (Le Populaire du 27 août 2018)