Cheick Sako sur le massacre du 28 septembre : “le procès se tiendra mais…”

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Ceux qui veulent voir la tenue du procès sur le massacre du 28 septembre 2009 peuvent prendre leur mal en patience.

Ce mercredi 1er août, le ministre guinéen de la justice a énuméré plusieurs facteurs qui pourraient empêcher la tenue de ce procès.

Pour Cheick Sako, il faut tenir compte du contexte national pour faire la lumière sur cette affaire.

“Il est vrai qu’à plusieurs reprises j’avais annoncé que le procès viendra, c’était fait aussi exprès pour mettre la pression, sur les magistrats. En tant que membre de l’exécutif je vais forcément dire la politique, je suis dans une majorité politique et j’assume tout à fait, mais je suis aussi le chef du judiciaire dans ce pays. Et en tant que chef du judiciaire dans ce pays, j’ai aussi des obligations à la fois dans l’éthique, dans le professionnalisme et dans l’excellence des magistrats…

Juger les responsables présumés de ces crimes doit marquer une étape décisive dans la lutte contre l’impunité et le renforcement de l’Etat de droit en Guinée. Après plusieurs décennies marquées par de graves violations des droits humains”, a dit le garde des sceaux tout en soulignant des facteurs qui pourraient empêcher la tenue de ce procès dans un meilleur délai.

“Je dois attirer l’attention de tout le monde sur ce constat. L’organisation de ce procès sensible doit absolument tenir compte du contexte national, du contexte politique, du contexte social. Monsieur les ambassadeurs qui sont là, vous le savez, la société civile aussi. On a des élections législatives en début d’année 2019, on a les élections présidentielles en 2020 (…).  Quand je dis qu’il faut tenir compte du contexte national, ce n’est pas non plus avoir la cécité… Ça ne veut pas dire que le procès n’aura pas lieu, il aura lieu mais et la date ? La matérialité de cette condition doit tenir compte de ce contexte (…) Sur les autres aspects, c’est la sécurisation du lieu du procès, comment protéger les victimes, les témoins, les magistrats. Certaines victimes sont à Dakar, en Gambie en côte D’ivoire. Comment s’occuper d’eux pendant la durée du procès. Ce n’est pas pour rien que dans le comité de pilotage qu’il y a la gendarmerie mais également la sécurité, qui pourront effectivement donner leur part de conseils sur ces questions. Le reste, c’est le travail des magistrats. J’avais dit ici que ce n’est pas comité de pilotage de dire comment les magistrats vont travailler. Les magistrats qui seront choisis, ou au niveau du parquet, ou au niveau de la présidence, une fois qu’ils seront installés, c’est à eux de prendre la parole pour que le procès soit impartial”, a-t-il précisé.

Thierno Sadou Diallo et Yaya Dramé

 

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