L’Union africaine crée un Observatoire sur la migration
Les dirigeants de l’Union africaine (UA) ont créé un Observatoire sur la migration et le développement lors de leur sommet qui se termine lundi à Nouakchott, a annoncé le ministre marocain des Affaires étrangères.
L’Observatoire africain pour la migration et le développement (OAMD), dont « la mise en place a été proposée par le Maroc, sera basé à Rabat », a déclaré le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, au cours d’une conférence de presse à Nouakchott, en marge du sommet de l’UA de deux jours.
« Les dirigeants africains ont pris cette décision et confié à ce nouvel outil important la mission de fédérer les stratégies nationales des Etats africains et de mieux interagir avec leurs partenaires » étrangers, a t-il précisé.
Le ministre marocain a rejeté la proposition faite récemment par l’Union européenne (UE) d’ouvrir aux migrants la possibilité de demander l’asile dans l’UE depuis des « plateformes régionales de débarquement » de personnes secourues dans les eaux internationales que les dirigeants des 28 envisagent de créer hors du continent européen.
« Le Maroc rejette catégoriquement l’idée de cette plate-forme qu’il considère comme inappropriée. C’est une solution de facilité qui ne peut être que contre-productive », a-t-il dit.
« Le dramatique sort qui est celui des migrants africains aux frontières de l’Europe se double aujourd’hui de la récurrence de pratiques intolérables contre ces populations en Afrique-même », a dit le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, dans un tweet dimanche.
« Sous peine de perdre tout crédit moral sur cette question, notre union ne saurait pratiquer ici la politique de deux poids deux mesures: condamner les violations flagrantes des droits des migrants africains ailleurs et pratiquer la politique de l’autruche lorsque des faits similaires ont lieu sur le continent », a-t-il ajouté, sans préciser de pays.
L’exode de centaines de milliers d’Africains, essentiellement vers l’Europe, ne figure pas au programme officiel du sommet de l’UA, dominé par les questions de sécurité, de commerce et de la lutte anti-corruption.
AFP