Le Mondial de Saliou Samb : Maradona, le doigt de la honte…

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En plantant 2 buts à l’Argentine au terme d’un match haletant qui propulsé la France en quarts de finale (victoire 4-3), le Français d’origine camerounaise, Kylian Mbappé n’a pas seulement rabattu le caquet au fantasque Diego Armando Maradona. Il lui a brisé le vulgaire doigt d’honneur dont il avait gratifié les supporters nigérians après le second but miraculeux de la bande à Messi contre les Super Eagles. Une douce revanche sur un comportement inadmissible de la part d’un champion comme le fut à son époque El Pibe del Oro. Mais que voulez-vous, les bonnes manières et le raffinement, ne se ramassent pas dans la rue. S’appeler Diego Maradona, être estampillé second meilleur joueur du monde de tous les temps (derrière le roi Pelé), s’avoir l’ouvrir très grand après une bonne dose de cocaïne, ne donne pas forcément la grande classe. Les Nigérians n’oublieront de sitôt l’image d’un homme aux rides de plus en plus marquées, écrasé par les rondeurs, et visiblement dépité par le spectacle offert par cette pathétique équipe d’Argentine qui n’est plus que l’ombre de son ombre.

Il reste que la belle victoire des Bleus est à saluer, aussi bien dans la manière que dans cette force de caractère que l’équipe de France n’avait jusque-là pas encore révélée. Le but de Benjamin Pavard est pour moi le plus beau de cette Coupe du monde.

Les joueurs de Sampaoli n’ont pas réussi ce que les Italiens avaient fait en 1982 (victoire), l’Allemagne en 1986 (finaliste) ou l’Argentine en 1990 (finaliste) ; le miracle ne s’est pas poursuivi. Je ne vais surtout pas les regretter pour ce jeu soporifique qu’ils ont cafouillé tout au long du tournoi, en espérant qu’on pourra découvrir une autre Albiceleste, avec un tout autre état d’esprit dans les années à venir.

Les Français nous ont servi la surprise à laquelle je ne s’attendais pas du tout. C’est tout à leur honneur car, en dépit des absences de Frank Ribery  et de Karim Benzema, l’équipe a joué son meilleur match du Mondial. Quelle énergie ! J’espère que la dynamique va être maintenue et que la rigidité et le côté guindé d’un Didier Deschamps ne va pas continuer à déteindre sur cette équipe au potentiel immense.

L’Uruguay a confirmé tout le mal que je pensais d’elle. Un bloc ultra défensif, très compact, qui laisse très peu d’espace, mais avec deux cracks attaquants (Edison Cavani et Luis Suarez) capables de se projeter très rapidement vers l’avant pour conclure les actions dangereuses. Je n’aime pas cette équipe d’Uruguay rugueuse, offrant si peu de spectacle « poétique », mais force est de reconnaître qu’elle est extrêmement disciplinée et difficile à battre. C’est dommage que les coqs bleus doivent se frotter aussitôt à ce porc-épic qui pourrait provoquer leur élimination en quarts de finale. Evidemment, la blessure musculaire de Cavani ne va pas arranger les choses pour l’Uruguay. L’absence éventuelle du bourreau des Portugais, champions d’Europe en titre, pourrait limiter l’efficacité des contres de la Céleste.

Je n’ai pas encore évoqué l’élimination de l’Allemagne, l’équipe qui s’était déplacée en Russie pour défendre le trophée remporté quatre ans plus tôt. Eliminée dès le premier tour ! Je crois sincèrement que cette équipe a été victime de  la lenteur de ses défenseurs dans le replacement et de certains choix douteux de Joachim Low au niveau de la sélection. Comment comprendre que le meilleur joueur allemand du moment, l’attaquant de Manchester City, Leroy Sané,  soit absent du groupe de Mannschaft ? Il y a des signes qui ne trompent pas ; le premier match perdu contre le Mexique avait montré des boulevards dans le dispositif allemand. Je crains que la défaite (2-0)  contre la « petite » Corée du Sud, ait sonné le glas de toute une génération de joueurs. Je n’ai cependant aucun doute que nous allons très rapidement retrouver l’Allemagne encore plus forte et plus efficace. Seulement, cette humiliation inhabituelle reste un sérieux avertissement pour les « grandes nations » de football. Rien n’est jamais acquis en football…

Un des symboles de cette vingt et unième Coupe du monde de football est l’élimination des deux joueurs qu’on a très vite fait de comparer à des légendes comme Pélé, Maradona, Zidane, tous vainqueurs de la Coupe du monde, avec un impact considérable dans le jeu de leur équipe. Ces deux là s’appellent Lionel Messi et Christiano Ronaldo. Sauf miracle (on a vu Roger Milla revenir à 40 ans), je pense qu’ils ne remporteront jamais la Coupe du monde de football, le trophée le plus prestigieux dont un footballeur peut rêver. Je pense que c’est mieux ainsi car derrière ces joueurs, des supporters inconditionnels nous ont bassinés ces cinq à six dernières années, oubliant qu’on a connu des Romario, Ronaldo « El Phenomeno »,  Ronaldhino, Roberto Baggio, Marco Van Basten, Samuel Etoo Fils, Georges Weah, etc. Ils étaient tous à l’affût pour ériger une statue aux « meilleurs joueurs » du monde (mon œil !J). En réalité, ces passionnés ont créé de faux débats sur la valeur réelle de ces deux joueurs. On l’aura tous vu : Ronaldo a fait illusion le temps de deux à trois matches. Messi, lui, s’est carrément écroulé face à l’enjeu immense de la Coupe du monde…

A très bientôt !

Saliou SAMB

 

 

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