Justice : six mois de prison requis contre le syndicaliste Aboubacar Mara

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Ouverture du procès ce jeudi 28 mai au tribunal de première instance de Dixinn, du syndicaliste Aboubacar Sidiki Mara. Arrêté dans la nuit du 5 au 6 mai dernier à 3 heures du matin à Boké pour attroupement illicite et trouble à l’ordre public, ses avocats eux, dénoncent une violation des droits de l’homme.

Aboubacar Sidiki Mara de l’UGTG a comparu pour la première fois à la barre devant le juge.

Pour Me Paul Yomba Kourouma, son avocat, cette détention est orchestrée par le Président Alpha Condé. « Nous avons insisté sur l’insistance, la persistance et la résistance du professeur Alpha Condé et du procureur de la République dans la détention, la rétention de Aboubacar Sidiki Mara dans les geôles de la maison centrale de Coronthie et malgré les ordonnances de mise en liberté provisoire confortées par l’arrêt de la chambre d’instruction qui ont successivement ordonné la mise immédiate du syndicaliste arrêté en plein sommeil alors qu’il était régulièrement parti à Boké dans le cadre de la syndicalisation. S’étant même adressé à toutes les autorités qui ont émargé son ordre de mission et l’ont renvoyé dans l’exercice de ses fonctions, avec lesquelles (autorités NDLR) il a tissé des rapports loyaux, filiaux, francs, sincères jusqu’à son coucher, avec lesquelles il a célébré les festivités du 1er mai. Les discours successivement tenus, nous ne savons vraiment à quelle période est intervenue une telle infraction ? », s’interroge t-il.

« L’attroupement étant un délit fragrant et qui ne peut être imputé lorsqu’il y a eu sommation de l’autorité administrative, ceci n’ayant jamais eu lieu, monsieur Mara n’ayant tenu ses réunions que dans l’enceinte de l’hôtel et que s’il devait avoir des désagréments et un plaignant, ça devrait être le directeur de l’institution de l’hôtel. Mais les ordres sont venus de Conakry, du professeur Alpha Condé comme vous l’entendez persister toujours dans la sauvegarde et la sécurisation de Boké au détriment peut-être des autres villes. Si toutes les villes étaient sécurisées telles qu’il (le Président, NDLR ) le veut de Boké, je crois que le taux d’infraction aurait considérablement réduit », poursuit l’avocat.

Dans sa réquisition, le Ministère public a demandé la condamnation à six mois d’emprisonnement avec une amende d’un million de francs guinéens du syndicaliste. Chose qui n’est pas du goût de ses avocats qui plaident la relaxe pure et simple.

« Il demande même la combinaison de ces deux peines alors que la loi dit soit six mois de prison ou l’amende. Mais on ne peut prétendre aboutir à une telle condamnation que si à l’audience on a pu confondre le prévenu, ce qui n’a pas été le cas, donc il vit dans l’imaginaire, dans la fiction et il a fini d’ailleurs par plaider, par supplier le président alors que cette tribune n’est pas un centre de mendicité. C’est la persuasion, la conviction, c’est la force de l’argument et non l’argument de la force ou la pitié ou toute autre considération de quelque nature que ce soit », soutient Me Paul Yomba Kourouma indigné.

En attendant le verdict du tribunal, l’affaire a été mise en délibéré et le jugement est attendu pour le 28 juin prochain.

Maciré Soriba Camara

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