23è session du Comité de suivi : ‘’nous avons le sentiment que les lignes ont réellement bougé’’
La 23ème session du comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord politique du 12 octobre dernier s’est tenue ce lundi 8 mai 2018 sous la présidence du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation par ailleurs président du comité de suivi, général Bouréma Condé. Cette rencontre qui a duré 2 heures d’horloge a connu la participation de la mouvance, de l’opposition républicaine, de l’UFR, des observateurs de la société civile et des partenaires au développement.
Selon le ministre Bouréma Condé, les différentes parties prenantes se sont donné encore rendez-vous pour le mercredi prochain pour la poursuite des travaux. Au sortir de cette énième rencontre, chaque partie a donné ses impressions. Lisez !
Le comité de suivi n’a aucune possibilité, aucun pouvoir d’intenter un procès, ou ouvrir un procès sur des dossiers purgés par les magistrats
Bouréma Condé, président du comité de suivi : « Les négociations vont reprendre dès après demain encore avec la communauté internationale qui est à nos côtés et qu’il ne faut pas confondre avec des experts venus du bout du monde. Mais ce sont des gens qui vivent avec notre quotidien. Nous avons bel espoir qu’après tout ce que nous nous sommes dit aujourd’hui dans la sérénité, dans l’entente mutuelle, cordiale, nous pensons que nous allons finalement sortir de ce tunnel dans lequel nous n’avons que trop duré. J’ai posé un postulat, ce n’est pas un procès, ce n’est pas non plus la remise en cause de ce que la CENI a faite. Je n’en ai ni le pouvoir, ni l’habilité, il ne me reste que la négociation et c’est dans cette dynamique que je suis depuis qu’on a commencé. Le premier jour que vous m’aviez interviewé, j’ai dit négociation, vous m’interrogez demain, je dirai négociation et après demain, négociation. Le comité de suivi n’a aucune possibilité, aucun pouvoir d’intenter un procès, ou ouvrir un procès sur des dossiers purgés par les magistrats ».
Ce n’est pas parce que ceux qui sont en charge de l’application de la loi ont violé la loi que la loi est abrogée
Amadou Damaro Camara de la Mouvance présidentielle : « Nous avons demandé des conseils à nos partenaires au développement, au niveau des experts qui nous ont fait des propositions de négociations basées exclusivement sur les résultats proclamés par la CENI et confirmés par la justice. C’est la seule voie qui ne violerait pas la loi. Ce n’est pas parce que ceux qui sont en charge de l’application de la loi ont violé la loi que la loi est abrogée, la loi reste toujours forte dans son application. »
Il est nécessaire de mettre en avant les exécutifs communaux pour amorcer le développement des collectivités locales
Cellou Baldé de l’opposition républicaine : ‘’Il est nécessaire de mettre en avant les exécutifs communaux pour amorcer le développement des collectivités locales. Mais également la nécessité de se tourner vers des questions essentielles notamment la question sur la CENI, mais aussi l’audit du fichier électoral. Pour aujourd’hui, les experts ont fait la proposition de dire qu’ils pensent que pour les communes pour lesquelles aucun parti à lui ne peut composer les exécutifs communaux qu’une solution négociée pourrait être trouvée et que pour les quartiers et districts, qu’il fallait se référer aux vrais résultats qui ont été affichés dans les bureaux de vote parce que les citoyens les ont déjà vus et que les candidats ont pris le temps de photographier cela. Pour le moment, ce n’est que le principe qui est annoncé et les modalités de ce qui va être fait. Nous avons décidé de nous retrouver encore le mercredi dans cette commission spéciale élargie aux experts pour voir la faisabilité de cette solution négociée…’’
Nous avons le sentiment qu’il y a une ambition et que les lignes ont réellement bougé
Ibrahima Deen Touré, UFR : « Nous avons encore parlé sur les différends qui ont été signalés et dont les solutions doivent être trouvées normalement bientôt. Nous avons aussi parlé de l’audit du fichier, de la loi sur la CENI qui doit être élaborée au niveau de l’Assemblée Nationale. Pour les deux sujets, CENI et l’audit du fichier, la commission qui est constituée au niveau du parlement, les 3 groupes parlementaires sont en train de travailler pour mettre une proposition sur la table. Concernant les différents électoraux, je dois vous dire que probablement la semaine prochaine, il y aura une dernière séance de travail en la matière et on espère aboutir à une solution qui pourrait sans doute apporter le consensus pour tous les membres du comité de suivi. Nous avons le sentiment qu’il y a une ambition et que les lignes ont réellement bougé… »
Elisa Camara et Yaya Dramé
+224 654 95 73 22