Fête du 1er mai à Mamou : morosité et petites piques…
A l’instar des autres villes de la Guinée et du monde, les travailleurs de Mamou ont célébré mardi la fête internationale du travail. C’est la maison des jeunes qui a abrité l’événement. En présence des autorités administratives, des responsables syndicaux et plusieurs autres cadres de la préfecture, cette fête à Mamou n’a pas mobilisé comme par le passé. Organisée par les responsables syndicaux de la préfecture, cette cérémonie a été boudée par les grands pontes de la préfecture. Le gouverneur, le préfet et même le maire ont tous brillé par leur absence. Sans parler des autorités militaires et sécuritaires. Aucun militaire ni un gendarme ou policier n’a été aperçu. Même les fonctionnaires des différents autres services ont boudé cette fois-ci cette fête des travailleurs.
Le représentant du gouverneur Bernard Mara a demandé à ce que les syndicalistes invitent désormais l’État de les assister quant à l’organisation de cette fête unique par an consacrée à tous les travailleurs.
« C’est pour cette raison que je vais au nom de l’administration, m’engager si vous l’acceptez à ce que les prochaines fêtes soient préparées en accord avec nous. Parce que quand on voit l’effectif qui est dans la salle, on va se rendre compte qu’il y a plus de femmes ou d’hommes. Car si c’est l’administration et le syndicat qui organisaient, on serait encore plus nombreux que ça. Ce n’est pas une fête pour l’éducation. Ce n’est pas une fête pour un service donné. C’est la fête des travailleurs. Tous ceux qui attendent quelque chose en fin du mois doivent se mobiliser en ce jour solennel », dit-il.
Pour le secrétaire général du l’Union des travailleurs de Mamou, Mamadou Saliou Signon Baldé, cette journée du 1er mai est une date historique.
« En effet, chers travailleurs, c’est en mai 1986 que 300 mille travailleurs américains et étrangers ont lancé à Chicago un mouvement de grève pour protester contre l’État d’esclavagisme dans lequel baignait les travailleurs et ont réclamé l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs à travers le monde. Cette journée historique a été la plus brutale et la plus répressive des derniers siècles quand on parle de violence », explique-t-il.
Par ailleurs, le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) dans la localité, Thierno Souleymane Sall qui avait lu le cahier des charges n’a pas manqué, contre toute attente, de révéler qu’il est désormais le seul responsable de l’USTG à Mamou.
« Ce sont textes qui m’ont donné le pouvoir d’être ce que je suis aujourd’hui. Je n’ai pas réclamé, c’est le poste que j’occupe au SLECG qui me donne le droit d’être le général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) à Mamou ».
Cette déclaration a surpris tout le monde sachant que l’ex-secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée Kadiatou qui est également cadre de l’IRE dirigeait jusque-là cette centrale syndicale. S’achemine-t-on vers une nouvelle bataille entre Sall et Kadiatou ?
Aissata Camara, correspondante à Mamou
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