Ghana : « Il n’y aura pas de base américaine », affirme le président Akufo-Addo
Au cœur d’une polémique qui enflamme le Ghana, le président Nana Akufo-Addo a assuré jeudi soir, dans un discours retransmis à la télévision, que son pays ne signerait pas d’accord avec Washington pour y installer une base militaire américaine.
Le président, au pouvoir depuis un an, a confirmé que les deux pays avaient reconduit un accord de coopération, mais que le Ghana « n’offrait pas de base militaire aux Etats Unis ».
« Ils n’ont jamais fait une telle demande, et n’en feront pas », a-t-il garanti, ajoutant qu’il ne serait pas le président qui « ferait des concessions sur la souveraineté du pays ».
« Je respecte la mémoire des patriotes, dont les sacrifices nous ont apporté notre indépendance et notre liberté », a-t-il ajouté.
Cette annonce arrive au milieu d’une forte contestation populaire, menée par l’opposition, assurant que la souveraineté de ce pays d’Afrique de l’Ouest est menacée face à son allié historique outre-Atlantique.
Le Ghana, port de départ pendant la traite esclavagiste, garde des liens culturels et historiques importants avec la communauté noire américaine.
Le président Akufo-Addo a toutefois rappelé les « difficultés pour maintenir la paix » et le besoin de « prudence », alors que ses voisins d’Afrique de l’Ouest (Mali, Burkina Faso, Nigeria, Côte d’Ivoire) ont été la cible d’attentats revendiqués par différents groupes islamistes.
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues d’Accra la semaine dernière pour protester contre l’accord militaire passé entre Washington et Accra l’année dernière.
Durant les dix dernières années, les Etats-Unis ont étendu leur présence militaire en Afrique dans le but affirmé de stopper la vague islamiste du groupe de l’Etat islamique, de Boko Haram ou des Shebaabs en Afrique de l’Est.
Le Ghana, pays producteur d’or et de cacao, est réputé pour être un pays stable dans une région secouée jusque dans les années 90 par des coups d’Etat et des dictatures militaires.
AFP