Damantang sur l’immigration: ‘’si vous travaillez pour toucher un salaire de misère, il est évident que vous chercherez à obtenir mieux ailleurs’’
Ouverture hier lundi 23 avril à Conakry d’un atelier de formation sur la sensibilisation et la protection sociale des migrants et la ratification des conventions 97 et 143. Ont pris part à cet atélier les intercentrales de la CNTG et de l’USTG. L’objectif vise à mettre fin àl’immigration irrégulière en améliorant les conditions de vie des travailleurs et de leurs familles.
L’immigration irrégulière, selon Louis M’Bemba Soumah, secrétaire general de l’USTG, a pour véritable raison la pauvreté « la mise en condition des travailleurs fera en sorte que la pauvreté disparaisse. Si l’homme est dans les conditions, je ne vois pas les raisons pour lesquelles il va quitter son pays pour aller ailleurs. Il faut donc faire en sorte que les jeunes soient mis dans les conditions et qu’ils ne puissent plus aller ailleurs. Comme je l’ai dit tout à l’heure, on est toujours mieux chez soi. À condition qu’on soit dans les conditions”. Ajoutant que le rôle des syndicalistes consiste à se battre pour mettre les travailleurs dans les conditions requises et normales à travers un salaire décent, la scolarisation de leurs enfants, des logements décents, le droit à une alimentation saine et à la santé.
Le ministre du travail Albert Damantang Camara qui a procédé au lancement des travaux se dit interpeller par le thème. «C’est vrai que que le rôle de l’État c’est d’assurer les services sociaux de base, le travail décent afin qu’aucun Guinéen n’ait envie d’aller risquer sa vie. Comme le dit l’adage, on n’est jamais mieux que chez soi et il faut faire en sorte que ce chez soi, soi un chez soi qui permette l’épanouissement et l’insertion socio-professionnelle. Et le gouvernement à travers les projets qu’ils ont en place àtravers le renforcement des infrastructures et des services sociaux de base, travaille en ce sens là», explique le ministre du travail et de l’emploi.
Le rôle du syndicat est d’attirer l’attention du gouvernement sur les conditions de travail descent « parce que si vous travaillez pour toucher un salaire de misère, il est évident que vous chercherez à obtenir mieux ailleurs même si c’est un travail amplement qualifié. Donc c’est un ensemble de facteurs, un ensemble de réflexions qu’il faut mener pour pouvoir jour après jour gagner ce combat du développement et que plus jamais les jeunes guinéens n’aient envie de traverser le désert, d’aller affronter la Méditerranée et les groupes mafieux et dilapider le peu d’économie que les parents ont dans les projets d’immigration qui n’ont rien de porteur alors qu’avec la moitié de leur énergie, de ce qu’ils prennent pour payer les passeurs, ils pourraient avoir une activité rénumératrice ici», a-t-il insisté.
Depuis 2010, chaque année, ils sont 12 millions de jeunes africains à arriver sur le marché de l’emploi. En 2020, ils seront 122 millions sur le marché du travail, alors que pour moment, les calculs révèlent qu’ils sont seulement 54 millions à avoir du travail.
Selon le ministre Damantang Camara, la pression étant énorme en cette matière, il espère que cet atélier organisé avec l’appui de l’OIM, apportera des solutions.
Maciré Soriba Camara
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