Le procès de N’nafanta Camara, la donneuse de grossesse, reporté : ‘’tout ça là, ce sont les hommes qui nous poussent à faire cela’’ 

Le procès de N’Nafanta Camara, la donneuse de grossesse, qui devrait s’ouvrir ce lundi au tribunal de première instance de Mafanco a finalement été finalement reporté à la semaine prochaine pour cause de grève des gardes pénitentiaires.

Venues au tribunal nombreuses, les femmes victimes de fausses grossesses ont accepté le report du jugement de leur guérisseuse (N’Nafanta Camara) non sans avec colère et cris.

« Moi, je suis fâchée contre N’nafanta jusqu’à présent parce que je suis en séparation de corps avec mon mari. Je ne suis pas chez mon mari actuellement, je suis chez mes parents depuis trois mois. J’ai fait deux ans chez N’Nafanta. Et elle m’a dit que je suis enceinte alors je ne le suis pas. Donc aujourd’hui, on nous a dit que, c’est le jour du jugement et nous sommes venues, on ne l’a (N’nafanta, NDLR) pas trouvée ici. On nous a dit que les gardes pénitentiaires sont en grève (…) Donc, nous aussi, le lundi à venir si N’nafanta ne vient pas ici, nous allons aller en grever. Nous (les femmes victimes de fausses grossesses, NDLR) aussi allons prendre la route vers la ville. Wallahi, Billahi, nous ferons une semaine de grève si N’nafanta ne vient pas », se lâche une présumée victime de la célèbre guérisseuse.

Par ailleurs, la porte-parole des victimes accuse quant à elle les hommes de pousser leurs femmes à aller chez N’nafanta.

« L’affaire-là même on ne peut pas lancer un appel parce qu’il y a beaucoup de femmes qui sont au courant de ça maintenant. Mais tout ça là, ce sont les hommes qui nous ont poussées à faire cela. Les hommes qui ne sont pas croyants-là, ce sont eux qui poussent leurs femmes à faire ça. Moi, j’ai beaucoup souffert. Le conseil que je peux donner aux hommes, qu’ils cessent de fatiguer leurs femmes parce que c’est Dieu qui donne l’enfant. Si tu fais une année ou deux ans dans le mariage sans enfant, il (mari, ndlr) ou ses parents commencent à dire des choses. C’est Dieu qui donne mais si l’homme n’est pas croyant, c’est difficile. Moi personnellement, c’est mon mari même qui m’a conduit là-bas. L’appel que je peux lancer aux femmes qu’elles prennent du courage. Et il y a certaines femmes qui ne se sont pas montrées et il y a d’autres qui sont à Conakry aussi.  Ce que N’Nafanta nous a fait, c’est Dieu seul qui connait. Donc nous demandons que la justice soit faite », déclare-t-elle.

De son côté, l’avocat des femmes victimes présumées de fausses grossesses, Me Sény Kamano de les rassurer. « J’étais obligé de les sensibiliser dans la mesure où elles ne peuvent pas comprendre pourquoi l’audience a été renvoyée et même les magistrats n’ont pas été aussi surpris du renvoi parce que tout simplement la garde pénitentiaire n’avait pas averti à temps qu’il y aurait eu grève. Donc, nous avons été tous surpris. Alors raison pour laquelle, je me suis mis dans mon devoir de conseil pour essayer d’expliquer aux femmes, nombreuses victimes qui sont déjà touchées dans leur chair et expliquer que oui c’est indépendamment de la volonté même des magistrats que la garde pénitentiaire est partie en grève », dit-il.

A noter que N’Nafanta est poursuivie pour empoisonnement, escroquerie et complicité. Plus 600 femmes se disent victimes de la donneuse de grossesse.

Yaya Dramé 

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