Kankan : à défaut d’EDG, l’énergie durable devenue une source d’alimentation par excellence des foyers et entreprises…

Depuis plus de deux décennies, la desserte régulière de la ville de Kankan en courant électrique par la société d’électricité de Guinée (E.D.G) est loin d’être une réalité dans la commune urbaine. Les différents foyers reçoivent la visite du courant par intermittence soit 1j/2 ou 1j/3 voire même 1j/4 ce pour six (6) heures c’est-à-dire de 18h 30 à 0h 30. Sur les 12 sous-préfectures que compose la préfecture, seule celle de Karifamoriah, située à 6 km du centre-ville reçoit pour le moment la visite de cette denrée rare, ce à cause de sa proximité géographique.

Face à cette triste réalité en ce 21^ème siècle, nombreux sont aujourd’hui les citoyens de la commune urbaine et des communes rurales de la préfecture de Kankan, qui ont migré vers l’énergie solaire pour alimenter leurs différents foyers et entreprises en électricité. Ce, à cause du coût de maintenance lié à cette dernière après installation, de sa durée et aussi de la limitation de la pollution de l’environnement.

C’est le cas de Aladji Touré, le président directeur général (P.D.G) du groupe de presse Milo Fm et  radio-kankan.com qui nous a confié les quelques avantages qu’il tire de cette énergie renouvelable. « L’installation des panneaux solaires dans ma radio m’a coûté d’important investissement mais depuis que je les ai installés il y a de cela 3 ans, je ne dépense presque plus dans l’énergie pour alimenter mon entreprise ne ce serait-ce qu’un simple entretien des matériaux ». Et d’ajouter : « avant, je pouvais utiliser 20 à 25 litres de carburant par jour, mais depuis que j’ai installé les panneaux j’ai vu que non seulement je contribue au développement de l’environnement et les courants qui y rentrent sont vraiment des courants à l’économie et ce sont des courants aussi purs, parce que depuis lors il ne grille pas nos émetteurs ni nos ordinateurs ».

Poursuivant, le PDG dudit groupe de presse a éventuellement évoqué le problème majeur lié à l’installation de cette énergie durable avant d’inviter le gouvernement guinéen en ces termes : « Nous sommes dans un pays où le soleil est vraiment très abondant, nos techniciens ne sont pas tellement compétents par rapport aux autres pays, donc le gouvernement guinéen doit s’investir à développer les panneaux solaires, s’investir à former des techniciens pour bien installer ces panneaux, il faut des écoles, il faut aussi des entreprises qui se spécialisent non seulement pour la vente mais aussi pour l’installation des panneaux. Donner le courant solaire à la population, c’est contribuer au développement de l’environnement ».

De son côté Yakouba Diallo, un citoyen de Balandou, une sous-préfecture, située à 10 km de la commune urbaine de Kankan qui utilise les panneaux solaires dans son foyer depuis 5 ans  est revenu sur l’importance de cette énergie renouvelable. « J’ai installé mes panneaux il y a de cela 5 ans. Depuis lors, aucun élément de ma famille n’a envoyé son téléphone à la charge quelque part. Quant à moi aussi, je ne vais nulle part. Si ma batterie est en bon état, je passe toute la journée à la maison entrain de suivre l’actualité à travers la télévision et sur les réseaux sociaux. La différence entre le panneau et le groupe électrogène c’est comme l’écart qui existe entre le sommeil et la mort. L’utilité du panneau est inestimable », dit-il.

A côté de ces panneaux, l’installation des lampadaires par le gouvernement de la 3^ème république sur les différentes artères de la commune urbaine de Kankan ainsi que dans les 12 communes rurales de la préfecture constitue elle aussi un ouf de soulagement pour les populations de la capitale de la Savane.

Ibrahima Nanténin Diallo, un autre citoyen de Balandou parle des profits que sa communauté tire de ces Lampadaires. « Ces Lampadaires sont d’importance capitale à Balandou, il y a la sécurité d’abord au sein du village, on voit tout s’il y a la lumière, pas de vol comme avant, ensuite les enfants aussi frappent dans le ballon jusqu’au tard la nuit », souligne-t-il. Revenant sur les difficultés, Ibrahima soutient qu’« à l’heure où je vous parle il y a assez de panneaux qui sont coupés. Il n’y a pas de réparation ni de remplacement. L’appel que j’ai à lancer à l’Etat par rapport à ça, c’est de  faire tout possible pour que le bijou que nous avons à prendre, soit un bijou serviable ».

Apparemment contente, une jeune dame du nom de Penda Diallo, vivant dans la même localité s’est réjouie de l’arrivée des lampadaires solaires.  « Nous saluons vraiment l’installation de ces lampadaires dans notre village, quand la nuit tombe, on se sert de cette lumière pour faire notre petit commerce jusqu’à des heures tardives la nuit, on achète plus de bougie, ni de pilles, ma torche est gâtée ça nous évite tout ça désormais », martèle-t-elle.

Tout porte à croire désormais que l’utilisation de l’énergie renouvelable en République de Guinée en général et à Kankan en particulier pourrait être la meilleure alternative pour pouvoir résoudre le problème d’électricité qui se pose avec acuité.

Alpha Oumar Koïta, correspondant à Kankan

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