Gueckédou : le bilan des affrontements revu à la baisse
Une décision de justice rendue, mardi, 14 mars 2017, par le juge de Paix de la préfecture de Gueckédou, a provoqué une vive contestation d’une partie de la jeunesse, entraînant la mort d’un manifestant, rapporte le correspondant de l’AGP sur place.
Les affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité ont duré toute la journée. Conséquences, toutes les activités ont été paralysées, les citoyens consignés à leurs domiciles, et un blessé parmi les agents des forces de sécurité.
La décision rendue par le juge de Paix, M. PéPé Zogblémou a porté sur une malversation financière découverte au niveau de la Commune Rurale (CR) de Koundou Lèngo-Bèngo.
En effet, suite à un contrôle financier effectué dans cette CR, il a été relevé la sortie irrégulière d’un montant de 123 millions de francs guinéens, reproché au maire, à son receveur et au secrétaire général.
Une plainte légale a donc été déposée au niveau de la Justice par l’autorité préfectorale qui s’est constituée partie civile.
Ainsi, au terme d’une série d’audiences, le verdict est enfin tombé, mardi, 14 mars. Les intéressés ont été reconnus coupables pour les faits qui leurs sont reprochés et ont été condamnés à trois (3) ans de prison ferme, au payement d’une amende de cinq millions de francs guinéens (5.000.000GNF) et au remboursement des 123 millions de francs guinéennes détournés.
La publication de cette décision judicaire a suscité une vive réaction des populations, composées essentiellement de jeunes, qui a commencé par des jets de pierres. L’Escadron mobile, déployé sur les lieux pour sécuriser le personnel et le Palais de Justice, a réagi par des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Du Palais de Justice, les affrontements ont pris de l’ampleur au point que, toutes les activités ont été immédiatement bloquées et les populations contraintes de regagner leurs domiciles, où elles sont restées consignées jusqu’à maintenant.
Du côté des forces de sécurité, un blessé a été admis à l’Hôpital préfectoral. Malgré les dispositions prises, l’accalmie reste très précaire, car les coups de fusil ont continué à se faire entendre mercredi, 15 mars, dans les différentes rues menant au quartier Hermakonö.
AGP