En Birmanie, l’esprit de la danse et de l’alcool a son propre festival
Vive les excès… un petit village du centre de la Birmanie a attiré ces derniers jours des milliers de personnes pour célébrer, Ko Gyi Kyaw, esprit très aimé et connu pour son penchant pour l’alcool, la danse et les combats de coqs.
La plupart des visiteurs, dont certains parcourent des centaines de kilomètres, chargent des kilos de nourriture, des matelas… sur des bateaux ou de vieux chariots tirés par des bœufs pour assister à ce festival qui dure deux semaines.
La très grande majorité des Birmans sont de pieux bouddhistes, mais ils sont également nombreux dans ce pays d’Asie de Sud-Est à tourner leurs prières vers Ko Gyi Kyaw, l’un des 37 esprits du pays, appelés ‘Nat’.
« Il est inégalé et le roi des Nats, le maÎtre des Nats », affirme San Hlaing Tun, un médium tout en faisant tinter ses énormes bagues en diamants et rubis.
Tous les jours, les festivités sont différentes: la statue de Ko Gyi Kyaw est baignée et dorée, des combats de coqs sont organisés, des danses… et des dizaines de petites échoppes vendent sa nourriture préférée – le poulet rôti, arrosé de litres de whisky.
Mais certains plus calmes, affluent devant les petits sanctuaires éparpillés dans le village pour faire des offrandes de fleurs et de bananes. Quant aux plus riches, ils jettent des poignées de billets en l’air.
Pour l’occasion, Naing Naing a revêtu, comme Ko Gyi Kyaw, une robe rouge et or étincelante.
« Je suis venu de Rangoun pour rendre hommage au Nat et c’était un voyage difficile pour venir jusqu’ici », explique-t-il, le visage couvert de rouge à lèvres et d’eye-liner.
« J’aime vraiment le Nat et je rends hommage au Nat avec toute ma personnalité. Celui qui aime et croit au Nat sera chéri », ajoute-t-il avant de quitter sa hutte fleurie pour rejoindre la cérémonie.
Debout au centre de la foule dans l’un des petits sanctuaires, il se met à danser en enchaînant les mouvements qui symbolisent Ko Gyi Kyaw avant d’avaler de grandes lampées de whisky.
Mais pour les vrais croyants, le festival est plus qu’un simple moment de plaisir et de laisser-aller, il s’agit d’obtenir la protection de Ko Gyi Kyaw.
« C’est notre culture et notre coutume. Il prend toujours soin de nous », ajoute Tin Hlaing, 73 ans, qui vient chaque année depuis ses six ans.
AFP