« Un vrai kamikaze se camoufle, il ne brandit pas de menaces ni ne brandit une pancarte »
Une femme portant un voile intégral de type burqa et une pancarte de revendications a été interpellée aux abords du palais présidentiel guinéen et était interrogée mardi par la police, a-t-on appris de sources policières et de témoins.
Cet incident s’est produit lundi alors que la menace jihadiste croissante dans la région s’est traduite notamment par des attentats meurtriers, au Burkina Faso en janvier et en Côte d’Ivoire en mars, et que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait recommandé en décembre à ses 15 Etats membres d’interdire le voile intégral.
« Nous étions ici au carrefour, mes camarades et moi, en train d’assurer la circulation, quand nous avons entendu des cris de passants +C’est qui cette femme voilée? Arrêtez-la, elle doit être dangereuse+ », a raconté à l’AFP un agent de police.
La femme brandissait une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Des innocents guinéens sont en danger: j’ai un message pour la Guinée », selon les témoins.
« Elle venait du côté de la primature et se dirigeait vers le palais présidentiel et, à quelques pas du palais, elle a été interceptée par la garde présidentielle postée non loin de la Banque centrale », a ajouté le policer, précisant qu’elle n’avait opposé aucune résistance.
Interrogée mardi par la police judiciaire, elle a révélé son identité: Kourouma Fanta Sanoh, née en 1975 à Kankan (est de la Guinée), mère de 3 filles et veuve depuis le décès en 2010 de son mari, touché à la tempe par un jet de pierre lors de manifestations politiques, a-t-on indiqué de sources policières.
Elle a déclaré avoir voulu « seulement attirer l’attention des autorités guinéennes » sur son sort et « les conditions de vie des Guinéens en général », a précisé un autre responsable de la police sous le couvert de l’anonymat.
Des témoins ont relativisé l’incident.
« Un vrai kamikaze se camoufle, il ne brandit pas de menaces ni ne brandit une pancarte », a déclaré à l’AFP l’un d’entre eux, Mamadi Kéita.
Malgré la recommandation de la Cédéao et des déclarations du président guinéen Alpha Condé en faveur de l’interdiction du voile intégral, ni la Guinée ni les pays voisins n’ont pris de mesure en ce sens, comme l’ont déjà fait plusieurs Etats visés par des attentats du groupe nigérian Boko Haram, perpétrés par des femmes.
AFP
C’est certainement un moyen pour elle de se faire entendre. Sinon un kamikaz esseyera toujours de tromper la viligilence des gens pour atteindre sa cible. Cest un evenement pour moi.