TICAD VI : l’ambassadeur du Japon en Guinée en parle avec les journalistes
C’est un ambassadeur décontracté qui a exposé mercredi autour d’un dîner copieux sur les enjeux de la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui a ouvert ses travaux ce vendredi à Nairobi, au Kenya. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe y est arrivé avec une forte délégation.
Dans sa résidence cossue à Donka, Hisanobu HASAMA a échangé avec les journalistes sur le bien-fondé de participer à la TICAD qui est une co-organisation du Japon et des grandes agences de développement du monde.
Pour lui, la Ticad est une initiative du gouvernement japonais, née de la volonté des puissances internationales de changer de cap après une guerre froide latente entre les blocs de l’Est [Union soviétique en tête] et de l’Ouest [avec les Etats-Unis d’Amérique].
« La TICAD est une initiative lancée en 1993 par le gouvernement japonais pour promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires dans le domaine du développement », a indiqué l’ambassadeur Hasama.
En 1993, déclare le diplomate, déjà le Japon octroyait à l’Afrique l’aide la plus importante. C’est ainsi donc que l’idée de créer la Ticad est venue et la première rencontre a eu lieu à Tokyo, capitale du Japon, avec une quarantaine de chefs d’Etat africains. Et depuis, elle a lieu tous les cinq années. Seulement, ajoute-t-il, avec la dernière Ticad [2013] à Yokohama, tout a changé : désormais, la TICAD c’est tous les trois ans. Et c’est pour la première fois depuis 23 ans que la Ticad est organisée en terre d’Afrique.
La Ticad, insiste l’Ambassadeur nippon, c’est surtout le secteur privé. A l’en croire, plus de 200 compagnies japonaises avec une cinquantaine de PDG prendront part à cette rencontre internationale de Nairobi. Les thèmes qui y seront abordés ont tous leur pesant d’or. Parmi eux, précise-t-il, la maladie à virus Ebola qui a frappé récemment la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone avec des milliers de morts.
Les journalistes avec l’ambassadeur. ConakrySi depuis peu, explique-t-il, d’autres pays s’ouvrent de plus en plus à l’Afrique, cela n’est pas le cas du Japon qui a commencé depuis des décennies.
« Nous, ce n’est pas une rencontre bilatérale. Chine-Afrique, Inde-Afrique, Turquie-Afrique et maintenant Etats-Unis-Afrique, c’est différent de la TICAD. Nous, nous invitons tout le monde pour un appui à l’Afrique. Toutes les institutions internationales et les partenaires techniques sont concernés. Nous appuyons l’Afrique à travers les institutions. Nous réagissons partout. Ce qui fait de la Ticad un événement mondial ».
Par Mamadou Savané
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