Mali: un mort et des blessés dans des heurts après l’arrestation d’un chroniqueur radio contestaire
Une personne a été tuée et une dizaine d’autres ont été blessées, dont deux grièvement, mercredi à Bamako dans des heurts entre les forces de l’ordre et des jeunes qui protestaient contre l’arrestation d’un chroniqueur radio contestataire, a-t-on appris de sources médicales.
Les heurts ont éclaté dans la matinée devant le tribunal où comparaissait l’animateur Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath, arrêté lundi soir, selon des correspondants de l’AFP et des témoins.
La manifestation a rapidement dégénéré, avec des voitures brûlées et des tirs de grenades lacrymogènes par les forces de sécurité, selon les mêmes sources.
Le dernier bilan en fin d’après-midi, alors que les manifestants s’étaient dispersés, s’élevait à un mort et onze blessés, dont deux grièvement touchés, selon des sources à l’hôpital Gabriel Touré.
Deux véhicules des forces de l’ordre ont été brûlés, selon des sources de sécurité.
Animateur d’émissions souvent polémiques, Mohamed Youssouf Bathily s’en était pris ces derniers jours à l’armée malienne, qui a subi récemment de lourdes pertes dans des attaques jihadistes, et au président Ibrahim Boubacar Keïta, taxé d’incapacité à diriger l’armée. A la suite de ces dernières émissions, il a été arrêté lundi et poursuivi pour outrage aux bonnes moeurs.
Sur les réseaux sociaux, il avait appelé ses nombreux partisans à venir lui manifester leur soutien au tribunal de grande instance mercredi.
Il donnait rendez-vous à la jeunesse responsable du Mali au tribunal pour défendre la liberté d’expression et envoyer un message fort, tout en appelant à le faire dans le calme.
Son audition n’a pu se tenir, le personnel ayant vidé les lieux à cause de la présence massive des manifestants, et elle a été reportée à une date ultérieure, a-t-on appris de source judiciaire.
Le jeune homme, qui est par ailleurs le fils du ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières Mohamed Ali Bathily, s’est également signalé par des chroniques au vitriol contre le chef du gouvernement Modibo Keïta et d’autres cadres de l’administration.
AFP