Boris Johnson est un gros menteur: pressé par les médias d’expliquer ses « mensonges » sur Obama
Le nouveau chef de la diplomatie britannique Boris Johnson s’est retrouvé pressé d’expliquer ses « mensonges » sur Barack Obama et Hillary Clinton, mardi lors d’une conférence de presse à Londres avec son homologue américain John Kerry.
Pourquoi a-t-il qualifié les réserves du président américain Barack Obama sur le Brexit de préjugés anti-impérialiste d’un homme « à moitié-kenyan »? A-t-il menti sur le renvoi d’un buste de Churchill prêté à la Maison Blanche? Va-t-il s’excuser pour avoir comparé la candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton à « une infirmière sadique d’hôpital psychiatrique »?
Pas d’excuses
Les questions des journalistes américains lors de la conférence de presse officielle des deux responsables politiques portaient moins sur l’avenir de la « relation spéciale » américano-britannique qu’ils étaient venus réaffirmer que sur les déclarations controversées du nouveau ministre des Affaires étrangères, chef de file du Brexit.
Mais d’excuses, il n’y aura pas, a fait comprendre Boris Johnson, qualifiant ces propos de « obiter dicta », soit des remarques inconséquentes en latin.
Il a ajouté qu’il y avait « un long catalogue » des propos qu’il a pu tenir pendant sa carrière journalistique et a jugé qu’il serait « trop long » de présenter des excuses pour tout ce qu’il a écrit et qui a été « déformé ».
Avant d’ajouter que les crises auxquelles sont confrontées les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont « beaucoup plus importantes que tout ‘obiter dicta’ que vous pouvez déterrer au cours 30 ans de journalisme ».
John Kerry et Boris Johnson s’étaient déjà rencontré lundi à Bruxelles et devaient se retrouver jeudi à Washington pour des discussions sur la lutte contre le groupe Etat islamique.
Interrogé sur la compétence de ce partenaire diplomatique, John Kerry a expliqué que l’ambassadeur américain pour l’UE avait fait ses études à Oxford au même moment que Boris Johnson: « il m’a dit qu’il était un homme très intelligent et compétent ».
« Ca me va, arrêtons-nous là », a rétorqué Boris Johnson tandis que John Kerry répondait en riant: « ça s’appelle diplomatie ».
La visite de Kerry
Plus tôt le chef de la diplomatie américaine s’était entretenu avec la Première ministre britannique Theresa May, dans ce qui était la première rencontre d’un responsable américain avec Mme May depuis qu’elle a succédé à David Cameron la semaine dernière, après la victoire du Brexit au référendum du 23 juin.
L’administration américaine, le président Barack Obama en tête, s’était nettement engagée au cours des derniers mois en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE.
Mais John Kerry et Barack Obama ont souligné leur souhait de voir la « relation spéciale » entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni rester solide.
Après leur rencontre bilatérale, John Kerry et Boris Johnson ont participé à une réunion sur le conflit syrien avec leurs homologues d’Allemagne, de France et d’Italie ainsi que la chef de la diplomatie européenne.
Cette réunion devait porter « sur la fragile cessation des hostilités, la situation humanitaire désastreuse et les conditions nécessaires pour que les acteurs reprennent des pourparlers sous l’égide de l’ONU », avait précisé, au préalable, le Foreign Office.
« Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, doit insister sur la nécessité d’accroître les efforts menés pour lutter contre le terrorisme. Il rappellera que, conformément aux engagements du président de la République, nous intensifions notre action militaire contre le groupe Etat islamique », a indiqué de son côté le Quai D’Orsay.
Boris Johnson et John Kerry devaient rencontrer dans la soirée les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite et des Emirats Arabes Unis pour évoquer le conflit au Yémen et les « moyens de soutenir le processus politique et de trouver une solution au conflit ».
Belga