Le fondateur d'Alibaba est un milliardaire dépressif
On a beau mener une vie de milliardaire et être considéré comme la deuxième fortune de Chine, on peut malgré tout être dépressif. C’est ce qu’a expliqué au cours d’une conférence en Russie Jack Ma, le fondateur du site e-commerce Alibaba, qu’il qualifie de « plus grande erreur de sa vie ».
Avoir une fortune estimée à 23,7 milliards de dollars n’est pas une garantie du bonheur. Jack Ma, le fondateur de la plateforme Alibaba, a livré le fond de sa pensée lors du Forum économique russe qui s’est tenu la semaine dernière à Saint-Pétersbourg.
« Je voulais une petite entreprise »
Comme le rapportent Les Echos, la deuxième fortune de Chine goûte trop peu à la vie, victime de la réussite de sa société. « Je ne pensais pas que cette chose allait changer ma vie, explique-t-il. Je voulais simplement gérer une petite entreprise. Mais elle a tellement grossi qu’elle m’a apporté de trop grandes responsabilités et de nombreux soucis ». À tel point que si c’était à refaire, Jack Ma, 51 ans, s’abstiendrait. « Je voudrais être moi-même et profiter de ma vie, être en mesure de voyager n’importe où dans le monde et ne pas y parler affaires. Ni travailler ».
Jack Ma a construit son empire dans les années 90 en lançant, depuis Seattle, des sites web pour promouvoir les bières chinoises pour ensuite se reconvertir dans la mise en valeur des entreprises chinoises sur le marché mondial de la vente en ligne. En 1999, il crée Alibaba qui deviendra rapidement incontournable en Chine, en profitant notamment du pouvoir d’achat croissant des consommateurs chinois.
Syndrome du « gars en pyjama »
La sortie de Jack Ma est loin d’être unique dans le milieu fermé des grandes fortunes de la planète. Comme le relate BFMTV, d’autres avant lui avaient évoqué la solitude du milliardaire. « Le problème lorsque vous avez tout c’est que vous n’avez plus de raisons d’essayer de faire des choses et que toute interaction humaine devient impossible du fait du déséquilibre », expliquait le Suédois Markus Persson, le concepteur de jeu Minecraft, dont la fortune est estimée à 1,75 milliard de dollars.
Un mal qui avait également rongé Daniel Ek, le fondateur de Spotify, devenu richissime à 23 ans grâce à la publicité en ligne et qui avait déclaré avoir passé un hiver de déprime dans une cabane perdue en forêt. Une maladie qualifiée du syndrome du « gars en pyjama » par Bill Simmons dans son livre Richistan.
« Un jour vous réalisez que vous ne pourrez jamais dépenser votre fortune ou même une part d’elle seulement et ce dans toute votre vie », écrit-il. « Votre richesse continuera à grossir sans fin malgré vos dépenses somptueuses », avait-il conclu après avoir enquêté auprès de gens si riches qu’ils peuvent se permettre d’aller dans des restaurants étoilés en pyjama. L’histoire ne dit pas si Jack Ma en est arrivé là.
7sur7